Écho d'Acadie Décembre 2015 | Page 29

Ici nos écoles nous ont coûté cher

On a payé le prix jusqu’à dans nos familles

Frère contre soeur, ami contre voisin

En se battant contre notre propre ignorance

Ici, dire quelque chose

Dans une langue qui devrait être la notre

C’est se faire brûler au bûcher

Sans jamais devenir un saint

Ici, parler en français à ses amis

C’est se prendre pour un autre

C’est oser rentrer ses desseins politiques

Dans la sphère du social

Ici l’anglais, c’est pas l’ennemi,

C’est notre famille et notre vie

On ne sait plus comment vivre notre langue

Sans cracher sur ceux qu’on aime

Ici nos écoles sont pseudo-francophones

On y vante nos notes en anglais

Alors que nos corridors sont infectés

De faiblesses et de déception

Ici on se croit complètement seuls

Uniques au monde à vivre nos malheurs

On a inventé l’assimilation

On a inventé le désengagement

Ici on est encore des déportés

Jamais vraiment remis de l’événement

Notre renaissance Acadienne

N’arrivera peut-être jamais

Ici, on a les voix rauques

À force de crier qu’on est là nous aussi

Que les badlands identitaires

Pourraient faire partie du pays

What the hell que je fais ici

Toute seule dans un désert que j’ai choisi

Où j’ai un mal chronique

Dans le potentiel perdu

Mais pourtant je reste

Pour faire la martyre-patriote

J’ai peur que si j’arrête d’en témoigner

Mon royaume va cesser d’exister

Vous pouvez visiter le blogue de Céleste Godin au http://kindofinteressant.weebly.com/

Photos: Gracieuseté

Écho d'Acadie/Décembre 2015 29