Écho d'Acadie Décembre 2015 | Page 14

La réalité économique

D'abord, que cherche le gouvernement du Canada avec ces projets d'infrastructures?

De nombreux économistes s'entendent pour dire qu'en cas de récession, l'une des meilleures solutions est d'investir dans les infrastructures. Mais attention! Trop d'empressement pourrait faire plus de mal que de bien.

Le ballet des responsabilités

Le gouvernement fédéral n'a pas les pleins pouvoirs sur les infrastructures. En fait, il ne contrôle en théorie que le transport aérien, le transport international et le transport interprovincial. C'est donc dire qu'il contrôle les aéroports, l'autoroute transcanadienne et certains ponts reliant deux provinces, tel que le pont de la Confédération. Toutes les autres infrastructures sont de nature provinciale.

La réalité est encore plus complexe. Au fil du temps, le fédéral a pris le contrôle de certaines autres infrastructures, notamment à Montréal et à Halifax. Certaines ont ensuite été retournées à la province, tel que le pont du Havre à Saint-Jean. Il y a aussi des infrastructures avec un statut particulier, tel que le pont Mercier de Montréal, dont la moitié sud doit absolument être réparée par une entreprise Mohawk. Il y a aussi les petits ports, dont la responsabilité fut transférée à des organismes locaux à partir des années 1960. Certains grandes infrastructures sont aussi gérées par leur propre administration. C'est sans oublier celles appartenant au privé, c'est le cas de plusieurs chemins de fer et même certains ponts routiers. Les infrastructures sont donc un vrai casse-tête au pays, et il est donc parfois plus complexe d'entretenir un pont que la Transcanadienne!

Le fragile avenir du chemin de fer

Après un événement comme ceux de Lac-Mégantic en 2013 ou de Plaster Rock en 2014, il est difficile d'ignorer l'état des infrastructures ferroviaires. Bien sûr, l'enquête du BST a bel et bien déterminé que les règles de sécurité inadéquates y étaient pour quelque chose. Toutefois, la preuve est là: nos rails sont souvent dans un état de vétusté avancé et le réseau ne peut pas accueillir un nombre grandissant de trains transportant des matières dangereuses. De toute manière, les train sont souvent obligés de rouler lentement, ce qui nuit à la qualité du service passager.

VIA Rail pourrait-elle rétablir certaines lignes, qui avaient été enlevées malgré leur rentabilité? Les infrastructures routières dans certaines localités n'ont pas été mises à jour depuis ce moment, ce qui justifierait certains rétablissements. De plus, il y a une augmentation du nombre de passagers dans les Maritimes.

La réalité du transport en commun

Le transport en commun est de plus en plus important au pays. Plusieurs réseaux sont toutefois vieillissants. Au Nouveau-Brunswick, il y a des réseaux urbains dans quatre villes, et il a été abandonné il y a quelques années à Bathurst. En comparaison, la Nouvelle-Écosse compte un réseau de transport dans presque toutes les régions.

quel avenir pour nos infrastructures ?

Le mois dernier, nous abordions le sujet des projets d'aréna. Avec l'élection du parti Libéral, qui avait promis de grands travaux d'infrastructures, que peut-on espérer en Acadie? Par Patrick de Grasse.

14 Écho d'Acadie/Décembre 2015