PORTRAIT / STÉPHANE DESJARDINS
Michel Dallaire
L’objet de la s
STÉPHANIE LACHANCE
Dans sa quête perpétuelle
de simplicité et de
beauté fonctionnelle,
Michel Dallaire est
devenu la superstar
québécoise du
design industriel.
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O
n le connaît par le BIXI,
le support à vélo circulaire sur les tiges de panonceaux de parcomètres de Montréal, la
vélostation de la gare de l’AMT à
Deux-Montagnes, la torche des Jeux
olympiques de Montréal, le moniteur
pour bébé AngelCare, les wagons de la
ligne rouge du métro de Boston, la mallette Plasticase, les supports à skis Sport
rack et l’ameublement de la Grande Bibliothèque de Montréal. Il a récemment
créé la nouvelle génération de vélos
eVox (voir autre texte en page 50) ainsi
que le vélo libre-service électrique
Bewegen installé cet été à Richmond, en
Virginie, à Birmingham, en Alabama, et
à Lagoa, au Portugal. Ses créations se
sont répandues partout sur la planète.
Pourtant, dans sa jeunesse, Michel
Dallaire se voyait architecte. « Je suis né
dans une famille d’artistes. Mes parents
étaient anticléricaux. Je n’ai donc pas pu
suivre mon cours classique, offert par des
religieux. Or, pour devenir architecte, ça
prenait le cours classique. J’ai alors misé
sur le design industriel. C’est, d’une certaine façon, l’architecture de l’objet. »
Le centre du monde
Un de ses professeurs, le designer industriel Julien Hébert, lui organise un stage
d’un an à l’École supérieure des arts
industriels de Stockholm, la Konstfack
skolan. Au début des années 1960, cette
école est la mecque du design. Les étudiants proviennent de 19 pays. Michel
Dallaire apprend à travailler le métal, le
bois, la céramique et les thermoplastiques, le nouveau matériau miracle de
la modernité.
Il revient au Québec en 1965, en pleine
Révolution tranquille. On l’embauche
pour l’Exposition universelle de
Montréal de 1967. « J’ai collaboré avec
les plus grands architectes, graphistes
et designers mondiaux. J’ai créé une suite
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