Ville à vélo printemps/été 2016 | Page 48

PORTRAIT / STÉPHANE DESJARDINS Michel Dallaire L’objet de la s STÉPHANIE LACHANCE Dans sa quête perpétuelle de simplicité et de beauté fonctionnelle, Michel Dallaire est devenu la superstar québécoise du design industriel. 48-49_VAV_dallaire.indd 48 O n le connaît par le BIXI, le support à vélo circulaire sur les tiges de panonceaux de parcomètres de Montréal, la vélostation de la gare de l’AMT à Deux-Montagnes, la torche des Jeux olympiques de Montréal, le moniteur pour bébé AngelCare, les wagons de la ligne rouge du métro de Boston, la mallette Plasticase, les supports à skis Sport­ rack et l’ameublement de la Grande Bibliothèque de Montréal. Il a récemment créé la nouvelle génération de vélos eVox (voir autre texte en page 50) ainsi que le vélo libre-service électrique Bewegen installé cet été à Richmond, en Virginie, à Birmingham, en Alabama, et à Lagoa, au Portugal. Ses créations se sont répandues partout sur la planète. Pourtant, dans sa jeunesse, Michel Dallaire se voyait architecte. « Je suis né dans une famille d’artistes. Mes parents étaient anticléricaux. Je n’ai donc pas pu suivre mon cours classique, offert par des religieux. Or, pour devenir architecte, ça prenait le cours classique. J’ai alors misé sur le design industriel. C’est, d’une certaine façon, l’architecture de l’objet. » Le centre du monde Un de ses professeurs, le designer industriel Julien Hébert, lui organise un stage d’un an à l’École supérieure des arts industriels de Stockholm, la Konstfack­ skolan. Au début des années 1960, cette école est la mecque du design. Les étudiants proviennent de 19 pays. Michel Dallaire apprend à travailler le métal, le bois, la céramique et les thermoplastiques, le nouveau matériau miracle de la modernité. Il revient au Québec en 1965, en pleine Révolution tranquille. On l’embauche pour l’Exposition universelle de Montréal de 1967. « J’ai collaboré avec les plus grands architectes, graphistes et designers mondiaux. J’ai créé une suite 16-04-01 11:21 AM