Ville à vélo printemps/été 2016 | Page 27

Pour le poste 38, ça peut vouloir dire jusqu’à 25 000 personnes attrou­ pées sur le boulevard Saint-Laurent, entre la rue Sherbrooke et l’avenue des Pins, au petit matin. L’équivalent d’un village sur 350 mètres. Et quand la fête bat son plein, Bacchus et ses amis se font pleinement sentir. Au 38, on reçoit 46 000 appels d’urgence par année. Violence conjugale, raffut, conflits entre voisins, urgences médicales, vols, infractions, vandalisme, tags, personnes en crise, en fugue, simplement perdues ou qui se soulagent en public, crime organisé, circulation, catastrophe : le quotidien d’une métro­pole dans toute sa complexité. « Quand j’ai commencé au 38, nous n’avions que deux agents à vélo. Ils étaient surtout affectés aux parcs et aux contrôles de foule des grands événements. Aujourd’hui, ils sillonnent tout le territoire, de jour comme de nuit. » La douzaine d’agents à vélo, de mai à octobre, font désormais partie du paysage. Même les abonnés de la Main reconnaissent leurs sifflets. Plus près des gens « Quand j’ai commencé au 38, nous n’avions que deux agents à vélo, reprend le sergent Latulippe. Ils étaient surtout affectés aux parcs et aux contrôles de foule des grands événements. Aujourd’hui, ils sillonnent tout le territoire, de jour comme de nuit. Le vélo fait une différence. Nous sommes plus accessibles que les agents en voiture. La population est naturellement portée à discuter avec nous. Les gens sont intrigués, posent des questions sur notre travail. » Cette proximité comporte ses avantages. Des citoyens fournissent toutes sortes de renseignements utiles aux agents cyclistes. Même les commerçants, qui évitent habituellement les forces de l’ordre. « Ils nous parlent de gens louches, des dommages, des petits vols qu’ils n’osent pas dénoncer normalement, du vandalisme. Montréal, et surtout le Plateau, comptent d’importantes artères commerciales, avec une forte popu­lation flottante qui entraîne son lot d’inconvénients. Nous composons avec de l’incivilité, des toxi­ comanes, des squeegees, des itinérants, des batailles. » La Main est un terreau particulièrement fertile pour le crime et la violence : le monde interlope, les vendeurs de drogue, les touristes, les gangs de rue fréquentent ses HORS SÉRIE VÉLO MAG 26-29_VAV_flic.indd 27 VILLE À VÉLO 27 01/04/16 11:39