TPE: Guerres et Maladies Fevrier 2013 | Page 5

Les symptômes se manifestent généralement dans les trois mois qui suivent l’événement traumatisant. Cependant, il arrive parfois que les symptômes ne se manifestent que plusieurs années plus tard. La durée et l’intensité du TSPT peut varier; la personne affectée peut être guérie au bout de six mois mais il arrive que la guérison soit beaucoup plus lente.

On distingue trois types de symptômes ou réactions.

- Dans le premier type, la personne revit l’événement traumatisant. Cette réaction est caractéristique du TSPT et se manifeste de diverses façons. La personne peut se remémorer périodiquement les événements ou être victime de cauchemars ou de rappels d’images (flashbacks) récurrents. Parfois l’anniversaire de l’événement déclencheur provoquera une réaction d’inconfort intense.

- Le deuxième type de symptôme consiste en l’évitement et l’insensibilité émotive. Dans le premier cas, la personne fera tout pour éviter d’être confrontée à une situation qui rappelle l’événement traumatisant. Quant à l’insensibilité émotive, elle se manifestera souvent très tôt après l’événement. On constatera par exemple que la personne se replie sur elle-même et fuit ses proches. Souvent elle perd intérêt dans des activités qui autrefois la passionnaient. Elle développe fréquemment un vif sentiment de culpabilité.

Dans des cas plus rares, on verra la personne entrer dans un état dit dissociatif d’une durée qui varie entre quelques minutes et plusieurs jours durant lequel elle a l’impression de revivre pleinement et concrètement l’épisode.

- Le troisième type de symptôme touche le changement dans les habitudes de sommeil et l’éveil mental. L’insomnie est fréquemment un problème et l’individu atteint a de la difficulté à se concentrer et à mener à terme ses activités. Il peut parfois aussi afficher beaucoup d’agressivité.

Ce qu’on ne réalise pas trop aujourd’hui, c’est que ce traumatisme a été présent durant toutes les périodes de l’histoire, même durant des conflits très peu militarisés. Seulement, ce type de maladie a été découvert très récemment. De plus les témoignages de soldats traumatisés étaient très rares autrefois car la plupart d’entre eux mourraient au combat, ou alors passaient leur vie à combattre, empêchant alors le syndrome de venir avec le temps. La première génération de véritables traumatisés date de la Première Guerre Mondiale, conflit où les soldats ont été tout particulièrement caracterisés par les conditions de vie exécrables, par la violence des attaques ennemies et par l’attente longue et stressante entre les combats.

" Aux Etats-Unis, les études montrent que 19% de militaires de retour de mission sont traumatisés"

Le fait que, désormais, le syndrome de stress post-traumatique soit reconnu comme une véritable maladie dûe à la guerre permet que les soldats traumatisés bénéficient du statut de victime de guerre et une indemnisation correspondant au degré de traumatisme. Cependant, cette maladie n’est pas encore suffisamment connue aujourd’hui pour être acceptée par toute la population et surtout, si le malade ne fait rien, son état psychologique peut se dégrader rapidement. Les seuls traitements existant aujourd’hui sont la psychanalyse, l’hypnose, la ludothérapie et une thérapie appelée “Mouvement des Yeux”.

De nombreux soldats reviennent de guerre avec un stress post-traumatique, mais c’est aussi le cas des civils assistant à une scène choc. L’un des plus grands exemples de ce cas est une grande majorité des Espagnols lors de la guerre civile, conflit qui opposa de 1936 à 1939 le gouvernement républicain espagnol de Front populaire à une insurrection militaire et nationaliste dirigée par le général Franco. Tout la population fut traumatisée à jamais, mais les cas les plus graves furent constatés chez les enfants, rendant les mémoires de cette guerre encore plus difficiles à digérer.

Liban, Tchad, Bosnie, Rwanda, Afghanistan, Irak, Côte d’Ivoire... En un quart de siècle, plus de 200 000 soldats français ont été envoyés sur tous les fronts. Beaucoup en sont revenus traumatisés à jamais. Il en résulte une blessure, une « névrose traumatique de guerre » qui peut déboucher sur la dépression, la violence, le suicide. Jean-Paul Mari, qui a côtoyé ces hommes dans tous ces conflits, ouvre un dossier jusque-là tabou.

http://www.grands-reporters.com/Sans-blessures-apparentes.html

De plus,

* Plus de 20% des soldats de retour d'Irak ou d'Afghanistan souffrent de syndromes post-traumatiques.

* La hausse du taux de suicide est la pointe émergée de l'iceberg de la santé mentale des troupes américaines. Environ 18 anciens soldats se suicideraient chaque jour, soit un suicide sur cinq aux Etats-Unis.

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