talents
MARSEILLAIS
TEXTES _Julie MANDRUZZATO & Céline BOUCHARD
Le Baou jardin perché
Un baou (ou bau) est une colline ou une falaise qui possède en général un sommet
plat. Un terme utilisé par les organisateurs des Jardins suspendus pour baptiser leur
dernier QG en date. Programmation délicate, musique en relief et lumière acrobate,
on voit défiler dans sa danse les charmes de la mer et les dessus de jupe de l’Estaque.
Une vue panoramique pour s’en mettre plein les oreilles.
I
Un cocktail collectif
l n’y a pas qu’au bar que l’on profite des mélanges. Entre architecture industrielle, nature
marseillaise et brise méditerranéenne, tout le monde peut s’épancher au cœur du xvi e arron-
dissement. « L’atmosphère du Baou au niveau du staff est euphorique. En très peu de temps une
équipe solide et solidaire s’est formée. Et cela se ressent évidemment au niveau du public, car
ce dernier n’est que le reflet de l’image que l’on renvoie », confient les organisateurs, qui ont
su mettre sur pied en un temps record une équipe événementielle qui assure jusqu’aux notes
Thibaud Sevestre et Clément Vignes
lément et Thibaud n’auraient pu laisser l’idée en suspens. Les deux créateurs des
Jardins suspendus avaient déjà repéré le lieu idyllique il y a deux ans. C’est seulement
lorsque la nouvelle équipe du MIF 68 (centre d’affaires où se trouve la terrasse du Baou) les
recontacte l’année suivante que le projet commence à germer. « Le Baou est avant tout une
idée collective […]. La nouvelle équipe du MIF 68 a affiché une volonté forte d’organiser dès
cette année un événement d’envergure sur cette terrasse. La construction du Baou est réelle-
ment partie de là. Au départ était prévu un festival de trois jours dans lequel nous étions censés
intervenir sur la partie bar, logistique et exploitation. En définitive, nous avons senti que nous
pourrions nous impliquer à long terme dans le projet. Nous nous sommes dit que l’occasion
était unique : retrouver un vaste lieu en plein air, isolé du voisinage, du même type que le roof-
top des Terrasses, cela n’arrive qu’une ou deux fois dans une vie. Alors on a foncé », racontent
Clément et Thibaud. On dit que la musique permet aux organismes vivants de s’épanouir : en
moins d’un été la plante qui n’était que le germe d’une idée a grandi. Elle s’évertue à s’étendre
de tout son concept sur un espace de plus de 2 000 m 2 : « On voulait créer un endroit magique
où l’on se sente bien et où se passent les plus belles teufs de Marseille […]. En proposant des
artistes autant locaux qu’internationaux et de tout style : électro, hip-hop, concerts live... »
Transats, balancelles, pergolas rétros, bars végétaux ou terrain de pétanque… comme une
éclipse entre le concert et le club, la fête est à l’honneur. Elle crée la synergie dont toutes les
grandes villes ont besoin. On règne mieux lorsque l’on s’ennuie moins.
C
« Par les Marseillais pour les Marseillais »
gustatives de vos assiettes. Confiée à la Food Truck Association, la programmation
culinaire change elle aussi chaque semaine. Chefs en vogue côtoient les DJs pointus
dans la roulette : Ella Affalo, Disco & Tacos ou le Kabanon à Boulettes permettent
de continuer la danse de la panse. Ouvert jusqu’en octobre, le Baou continuera de
recevoir des artistes de taille, parmi lesquels Caballero & JeanJass. JM
LE BAOU 1 avenue de l’Argilité, Marseille 16 e
Ouvert du mercredi au samedi de 19h à 2h, le dimanche de 17h à 1h
@baou.marseille
Flora Contigo le sac dans la peau
I
l y a dix ans, Flora Contigo a eu envie de changer de vie professionnelle, de choisir un métier
où elle pourrait laisser libre cours à sa créativité. C’est la maroquinerie qui l’a séduite, à l’issue
d’un stage réalisé auprès d’Antoine Antoniadis, un créateur de vêtements de cuir assez presti-
gieux. Elle a trouvé la bonne école. Dans cet atelier, Flora réalise son premier sac, une jolie bourse
conçue avec des chutes de peaux aux couleurs vives. Le charmant patchwork rencontre un beau
succès et donne à Flora l’envie de créer d’autres modèles et plus encore... « Je crois que c’était
une passion enfouie qui vient sûrement de ma mère, qui cherche encore et toujours le sac idéal »,
nous confie-t-elle avec un sourire. L’idée de créer sa propre marque a germé. Alors, en 2013, elle
se forme à la maroquinerie de luxe et affirme son désir de travailler le cuir dont elle aime le tou-
ché, la texture et le parfum. Elle acquiert ainsi le savoir-faire indispensable à sa collection future,
puis explore ses compétences, signe des collaborations avec des marques, crée du sur mesure et
fabrique ses propres créations dans son atelier à Paris. Seulement, voilà... la lumière du Sud-Est,
dont elle est originaire, lui manque cruellement. Elle décide de revenir à Marseille, la grande ville
de son enfance, celle où elle passait ses vacances avec ses grands-parents, une ville dont elle appré-
cie la rugosité, la population variée et l’infinie palette de bleus... Une couleur qui va jouer un rôle
important dans ses collections à venir. Pour le moment, Flora cherche à implanter sa marque et,
pour ce faire, développer son réseau en travaillant avec des marques locales. Elle est à l’orée d’une
histoire où investissements et commercialisation sont les fondamentaux d’une réussite espérée. CB
_floracontigo.com
Automne 2019 _TM n°56
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