ToutMa ToutMa n°47 - Novembre / Décembre 2017 | Page 8

vos stars

RENCONTRE
INTERVIEW _ Camille JALAGUIER PHOTOS _ Marian GOLEDZINOWSKI

Julien DORÉ au soleil

Je puise dans le Sud qui m ’ inspire …
Le beau blond de 35 ans nous parle de son rapport au Sud , à la création et de sa soif de liberté . C ’ est dans les Alpes-Maritimes que Julien Doré a pris ses quartiers pour écrire son quatrième album , & ( esperluette ) sorti l ’ an dernier chez Sony Music / Columbia . On a fredonné tout l ’ été son tube « Coco câline », caractéristique de son autodérision décalée . Loin des studios , Julien Doré est heureux aussi sur scène . Il sera le 6 décembre au Dôme de Marseille , ville qui l ’ accueillait il y a dix ans pour le casting de La Nouvelle Star , émission télé-crochet qu ’ il remporta .
ToutMa : Quels sont vos projets , en cette fin de tournée ?
Julien Doré : Je viens de coréaliser avec Brice un nouveau clip pour la chanson « Porto-Vecchio », j ’ en suis au montage . Je travaille aussi sur un nouvel artwork , une édition limitée avec différentes surprises , notamment un CD autour des live .
TM : Vous vous êtes réinstallé ces derniers temps dans le Sud de votre jeunesse , pourquoi ?
JD : J ’ ai tendance à me rapprocher de mes racines . J ’ ai enregistré l ’ album dans un chalet familial des Alpes du Sud où j ’ allais quand j ’ étais enfant . Ma région c ’ est la Camargue et les Cévennes . J ’ envisage sérieusement de m ’ y réinstaller sans tarder . La nature y est inspirante , apaisante . Elle me permet d ’ utiliser mes sens et de me laisser aller à la contemplation , ce qui est très difficile en ville . Je puise dans le Sud qui m ’ inspire .
TM : Il y a des artistes de la chanson française qui vous inspirent par ailleurs ?
JD : C ’ est assez exceptionnel , je ne fais pas de parallèle avec les autres artistes , qu ’ on parle de leur écriture ou de leur vie .
TM : C ’ est rare de ne pas pouvoir être comparé à quelqu ’ un , vous devez le prendre comme quelque chose de positif , non ?
JD : Ce que j ’ essaye d ’ éviter , c ’ est l ’ étouffement . Quand on est envahi par les références , on peut être enfermé dans sa propre énergie . C ’ est ce que j ’ ai appris de l ’ époque où j ’ étais aux Beaux-Arts de Nîmes : par sa grandeur , l ’ histoire de l ’ art avait tendance à contrarier mes envies . Tant de choses sublimes avaient été faites qu ’ elles m ’ empêchaient d ’ avancer .
TM : Avec vos études aux Beaux-Arts et votre attrait pour le cinéma , vous avez une palette assez large … C ’ est une façon de ne pas se cantonner à la chanson ?
JD : Il faut fuir l ’ enfermement . Quand on a la chance d ’ être artiste , on se doit de toujours faire des tentatives et de conserver sa liberté .
TM : Comment vous sentez-vous dans une grande salle comme le Dôme , par rapport à un travail d ’ écriture plus intimiste ?
JD : Lorsque j ’ écris , je suis envahi de milliers de possibilités et je dois faire des choix ... mais quand je suis sur scène c ’ est un tel abandon ! Une carte de l ’ imaginaire s ’ ouvre .
TM : Avec un album tous les deux ans et demi , vous êtes souvent en train de travailler le projet d ’ après …
JD : On est dans une époque où les artistes font plutôt un album par an ! J ’ ai l ’ impression de prendre du temps pour vivre chaque histoire donc je ne suis pas attrapé par la lassitude . Entre chaque album , je remets le compteur à zéro , je retrouve une dynamique qui me donne envie de porter ce que j ’ ai à dire . Et je suis fidèle aux garçons avec qui je travaille , comme Baptiste avec qui je jouais dans les bars à Nîmes il y a douze ans .
TM : Cela fait dix ans que vous avez participé à La Nouvelle Star , votre public est-il générationnel ?
JD : J ’ ai l ’ impression que c ’ est très transgénérationnel , un clip comme celui de « Coco câline » peut réveiller la part d ’ enfance chez les adultes et toucher le monde de l ’ enfance a proprement parler . Le public sur scène est très différent , je vois des grands-parents et des tout petits .
TM : Vous aimez des endroits , ici , à Marseille ?
JD : On a malheureusement peu de temps en tournée . ( ndlr : Il sera à Nice le lendemain , 7 décembre ). J ’ ai des souvenirs incroyables de criques qui relient les zones que je connais . Je vais souvent à Arles pour des expositions . Dans le Sud tout est lié , il y a une même souche . D ’ ailleurs j ’ ai des racines sardes du côté de ma grand-mère .
Album & dans les bacs En concert le 6 décembre au Dôme de Marseille www . juliendoreofficiel . com