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HISTOIRES DE FEMMES
TEXTE _Agnès OLIVE
Jeanne
Siaud-Facchin
psychologue surdouée
J
eanne Siaud-Facchin a un parcours quelque peu atypique… Elle est née
à Avignon où elle a passé toute son enfance. Après son bac, elle fait quatre
années d’études de psychologie à Aix-en-Provence auxquelles elle ne trouve
pas beaucoup d’intérêt et part à Paris pour rejoindre un amoureux ! Là-bas elle
travaille rapidement comme psychologue mais s’ennuie et Jeanne pense que
décidément ce métier n’est pas fait pour elle et se réoriente dans une école de
publicité, communication et marketing. C’est ainsi qu’elle va travailler pendant
douze ans dans la communication à Paris : « pour moi la psychologie faisait partie de
mon apprentissage au même titre que le baccalauréat » ! Pourtant les années passent
et au bout d’un moment Jeanne se rend compte qu’elle a de plus en plus de
difficultés à être investie à fond dans un métier qui lui paraissait n’avoir aucun
sens. « J’ai été rattrapée par la question du sens, je me disais : à quoi ça sert ce que je
fais ? Pourquoi toute cette agitation pour vendre un peu plus de bagnoles, de parfums, de
bijoux ? » explique-t-elle.
C
E
’est alors qu’elle décide de reprendre ses études de psychologie. Et la voilà repartie sur les bancs de la Fac à
Paris avec des « gamins » qui ont dix ans de moins qu’elle !
« Cela a été une expérience extraordinaire parce que j’étais plus mûre,
et comme j’avais un background d’un autre milieu, un autre mode de
fonctionnement, je n’entendais pas les choses de la même façon, c’est
devenu beaucoup plus riche, nourrissant et passionnant ! » confiet-elle.
E
lle exerce tout de suite dans un laboratoire de recherches
spécialisé sur les troubles de la pensée, les troubles intellectuels, à Paris à l’Hôpital de la Salpêtrière dirigé par un
grand professionnel, Bernard Gibello. Elle apprend aussi
beaucoup en tant que psychologue clinicienne à l’Hôpital
Avicenne en psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent
puis elle s’installe en libéral. Mais avec son mari, Alain
Facchin, ils en ont assez de Paris. Ils cherchent une grande
ville, dans le sud, rapidement reliée à la capitale… Marseille
s’est imposée. Son mari, directeur marketing salarié dans de
grosses entreprises internationales à Paris, en profite pour
monter sa propre boîte de conseil et ils débarquent ensemble
avec leurs enfants à Marseille où ils vont réorganiser leurs
vies professionnelles. Dès qu’elle arrive Jeanne est immédiatement récupérée par Marcel Rufo qui est en train de monter l’espace Arthur et l’associe au projet, ce qui est pour elle
une magnifique opportunité. Ensuite quand elle s’installe en
cabinet, il va continuer à l’aider en lui envoyant pas mal de
patients, surtout des enfants et des adolescents.
M
ais Jeanne a toujours
ce projet de créer
un centre généraliste de
consultations
psychologiques pour les enfants :
« un lieu où l’on puisse vraiment aborder la problématique d’un enfant ou d’un
adolescent dans sa globalité,
d’arrêter comme on le fait trop
souvent de découper l’enfant
par petits bouts, un coup il va
voir l’orthophoniste, un coup
Automne 2015 _TM n°37
le psychomotricien, un coup le psychiatre, l’enfant reste incompris et
les parents sont sur le bord du chemin, en plein désarroi »… Le premier centre Cogito’Z est né en 2003 à Marsei