agenda
ÉTÉ 2019
TEXTES _Caroline BOUTEILLÉ et Emmanuelle VIGNE
Fabienne Verdier du 21 juin au 13 octobre Festival d’Aix-en-Provence du 3 au 22 juillet
’est la première rétrospective française consacrée à cette artiste
contemporaine majeure dont l’approche sensible et la réflexion esthé-
tique se font à travers le dialogue, sans cesse renouvelé, qu’elle entretient
avec d’autres artistes. Trois institutions culturelles d’Aix-en-Provence
(musée Granet, musée du Pavillon de Vendôme et Cité du Livre - galerie
Zola) se sont réunies pour présenter les différentes facettes de son travail,
notamment ses dernières créations, fruit de sa présence sur les hauts lieux
cézanniens durant plus d’un an. Le musée Granet lui consacre 450 m 2 ,
retraçant à travers une cinquantaine d’œuvres son parcours depuis la Chine,
où elle a vécu dix ans, jusqu’aux sites où venait peindre Cézanne. Une invita-
tion au voyage, au mouvant mais aussi une réflexion spirituelle. Son œuvre est
intemporelle et universelle. À découvrir absolument. EV et été, on va à la messe ! Ah, cool ? À la messe des morts. Bon ben, génial… Le
Requiem de Mozart. Aaaah, mais il fallait le dire tout de suite ! Cette année, le Festival
d’Aix-en-Provence s’offre le luxe d’une mise en scène ambitieuse pour ce chef d’œuvre du
xviii e siècle, dont le génie autrichien a soufflé les dernières instructions d’écriture sur son
lit de mort. De quoi parachever la légende. Notons que le Requiem n’avait pourtant pas be-
soin de l’anecdote pour s’inscrire au fronton des plus belles œuvres lyriques du répertoire
classique. C’était pousser un peu loin l’ironie tragique, mais bon, on est perfectionniste ou
on ne l’est pas ! Et justement, pour parachever la pièce musicale, Raphaël Pichon (chef
d’orchestre) et Romeo Castellucci (metteur en scène) ont imaginé une mise en scène
théâtrale complètement hors normes. On sort la messe de l’église et on en fait de l’art
total, entre opéra, poème visuel et spectacle dansé. Et si vous en redemandez, le festival
monte également Mahagonny de Kurt Weill, la Tosca de Puccini ou encore Jakob Lenz de
Wolfgang Rihm. Ça promet ! CBé
C
MUSÉE GRANET 18 rue Roux-Alphéran, Aix-en-Provence
www.museegranet-aixenprovence.fr
C
festival-aix.com
coup de cœur
Les Rencontres de la photographie
du 1 er juillet au 22 septembre
C
« Dancing in the Street » - The Supremes (1965)
« Dancing in the Street » - The Jackson 5
ette année, aussi paradoxal que cela puisse paraître, notre
focus arlésien sera américain. La fondation Manuel Rivera-
Ortiz présente un réjouissant programme d’expositions, intitulé
« Hey! What’s Going On? » en référence à l’album résolument
lascif de Marvin Gaye. Il faut dire que la Motown fête cette
année ses 60 ans. L’occasion, avec « Dancing in the Street », de se
rappeler les liens inextricables entre musique afro-américaine et
lutte pour les droits civiques. Entre documents photographiques
inédits, extraits vidéo et sonores, on replongera volontiers dans
l’esprit d’une époque qui balançait aux rythmes de Diana Ross,
de Stevie Wonder, des Temptations ou encore des Jackson 5.
D
ans un registre plus sombre, mais tout aussi américain,
profitez-en pour jeter un œil au travail de Matthew Cas-
teel, jeune photographe prometteur, qui livre avec ses American
Interiors une collection d’habitacles de voitures de vétérans, qui
se lisent comme autant d’échos de vies intérieures brisées par
l’industrie de la guerre. Absolument poignant. CBé
FONDATION MANUEL RIVERA-ORTIZ
18 rue de la Calade, Arles _mrofoundation.org
RENCONTRES DE LA PHOTOGRAPHIE
_www.rencontres-arles.com
« Dancing in the Street » - Marvin Gaye, mid 1960s
Été 2019 _TM n°55
« American Interiors », Matthew Casteel, Untitled, 2013
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