The Doppler Quarterly (FRANÇAIS) L'automne 2016 | Page 88

côtés d ’ autres applications dans leur environnement . Il est très difficile , voire impossible , de collecter ces éléments et de les transférer vers un cloud public .
Les clouds privés répondent à de nombreux autres besoins des entreprises ( sous la forme de l ’ automatisation et d ’ une infrastructure agile , de coûts potentiellement plus bas et d ’ exigences géographiques ), car ils résident dans leur propre datacenter . Il ne s ’ agit pas simplement de l ’ un de ces aspects qui orientent vers le cloud , mais du fait que beaucoup de ces aspects sont concernés et , pour certaines applications centrales , c ’ est simplement la méthode la plus simple . La voie de moindre résistance est parfois la voie appropriée pour les entreprises .
DL� : Quels sont les arguments en termes de coût et d ’ agilité en faveur des clouds privés� ? Pourquoi passer d ’ un environnement existant où vous détenez le matériel et les logiciels à un autre environnement où vous détenez encore le matériel et les logiciels� ? Quel serait l ’ argument interne en faveur des clouds privés� ?
BG� : Pour être franc , je pense que c ’ est un défi énorme . Un investissement est requis pour passer de la virtualisation de problème standard où l ’ administration des systèmes effectue les tâches manuelles à la fourniture de fonctionnalités cloud . Le serveur ne comporte pas de bouton magique sur lequel vous pouvez appuyer pour qu ’ il devienne compatible avec le cloud . Une infrastructure logicielle et une infrastructure matérielle sont nécessaires , et il vous faudra certainement développer des compétences opérationnelles chez le personnel . Une évaluation financière rigoureuse est nécessaire . Demandez-vous si vous retirerez une valeur suffisante de cet investissement et si vous créez des fonctionnalités allant au-delà de ce qui est déjà en place . Il semble qu ’ il s ’ agisse d ’ un défi continu .
JE� : L ’ un des points forts de Rackspace réside dans le support que nous fournissons à nos clients . Le manque d ’ expertise est souvent la raison principale de ne pas passer au cloud à ce stade . Rackspace a en fait conçu un modèle permettant de fournir un cloud privé qui selon nous offre aux utilisateurs une grande partie des avantages du cloud privé , mais qui présente la nature clés en main du cloud public . Nous apportons toute l ’ expertise dont vous avez besoin , et nous procédons aux mises à niveau et mises à jour automatisées des logiciels de cloud privé . Nous aidons une entreprise à se déployer aussi harmonieusement que possible et nous pouvons même apporter le matériel , si le client le souhaite . Il n ’ a même pas besoin de posséder le matériel , car il peut le louer à Rackspace , que ce matériel réside dans notre datacenter ou dans le sien .
Je pense qu ’ il existe des modèles avec OpenStack ou les clouds privés en général , où l ’ agilité vient du fait que les utilisateurs examinent ce cloud privé tout comme ils examineraient un cloud public . Ils voient un terminal sur une API ; ils voient les outils d ’ automatisation qu ’ ils utilisent aujourd ’ hui ( par exemple , Chef , Ansible , Salt et tous les outils avec lesquels ils sont à l ’ aise ) fonctionner aussi bien sur le cloud public que privé . Encore une fois , la seule différence est que le cloud se trouve physiquement dans votre datacenter et facilite énormément la vie de certaines personnes d ’ une organisation informatique , car elles n ’ ont pas besoin de prôner que tout doit changer dans l ’ environnement . Seules certaines choses doivent changer et c ’ est simplement plus facile à accepter .
Que vous pensiez ou non que le cloud public constitue l ’ avenir à long terme , et je crois que l ’ on parle du très très très long terme ( 10 , 15 ou 20 ans ), le cloud public aura certainement un rôle de plus en plus important à jouer avec le temps , mais cela ne signifie pas que le cloud privé ne constitue pas une activité très étendue et croissante . On dit à ITC que le cloud privé se développe à un rythme de 35 %, et atteindra 40 milliards de dollars d ’ ici 2019 . C ’ est une activité frénétique en pleine croissance , et cela prouve simplement qu ’ il y a une demande pour ce cloud .
DL� : Quel est selon vous l ’ avenir du cloud et à quel rythme le voyez-vous passer du privé au public� ?
BG� : Je pense que vous avez identifié le problème clé , à savoir qu ’ une quantité énorme de tâches informatiques vont être transférées vers le cloud public . Si l ’ on examine différentes échéances dans les 10 à 15 ans , la question alors est de savoir quel pourcentage du parc d ’ applications entier demeurera sur site ? Ce pourcentage sera-t-il de 80 %, 50 %, voire 20 % ? D ’ après moi , le chiffre sera plus bas que ce à quoi la plupart des personnes dans l ’ industrie s ’ attendent . Beaucoup de fournisseurs et d ’ analystes sont d ’ avis que certaines activités se dérouleront dans le cloud public , mais que 80 % de l ’ informatique s ’ exécutera encore sur site . Je pense que ceci est largement optimiste .
DL� : John , pouvez-vous préciser vos projections de croissance� ? Vous êtes un peu plus conservateur que Bernard , mais pensez-vous que le cloud public deviendra plus ou moins la plate-forme par défaut� ?
JE� : Je pense que le cloud public se développe bien , mais j ’ expliquais simplement que le cloud privé a également bien poursuivi sa croissance , et des entreprises majeures l ’ adoptent chaque jour . Une statistique a été communiquée au dernier sommet OpenStack ; je crois qu ’ elle indique que 50 % des entreprises du classement Fortune 100 utilisent OpenStack . Maintenant imaginons que ces mêmes 50 % utilisent probablement Amazon et probablement Azure , et éventuellement expérimenteront quelque chose avec Google et d ’ autres fournisseurs . Le fait est que les entreprises utilisent le cloud privé de pair avec le cloud public . Le cloud privé a un rôle important à jouer et est utilisé pour certaines charges de travail à très grande échelle . De grandes banques utilisent le cloud privé , des entreprises de télécommunications majeures et d ’ autres très grands détaillants voient
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