The Doppler Quarterly (FRANÇAIS) Hiver 2018 | Page 50

Le deuxième et plus important défi posé par l’approche de « répartition des œufs » découle de la tendance à rechercher le plus petit dénominateur com- mun. Par défi nition, si le but consiste à exploiter des environnements en dou- blon, toutes les capacités invoquées doivent être présentes dans ces deux envi- ronnements. À l’évidence, si les trois principaux fournisseurs de cloud proposent des services et des fonctionnalités qui se chevauchent dans une large mesure, leurs prestations sont très loin d’être identiques. Le résultat ? C’est que toute mise en œuvre intégrale d’une approche multi-cloud visant à ne pas mettre ses œufs dans le même panier se limite, par défi nition, au choix du plus petit dénominateur commun quant aux fonctionnalités partagées par les deux four- nisseurs de cloud. Là encore, cela débouche sur une pénalité en termes d’agil- ité. En effet, lorsque l’on envisage les nouvelles fonctionnalités et les nouveaux services des fournisseurs de cloud, il est nécessaire d’attendre que ces deux fournisseurs offrent simultanément cette fonctionnalité ou ce service avant qu’il ne soit possible de les exploiter dans cette forme d’implémentation multi-cloud. Similitudes architecturales (ou «|proximité comparable|») Il n’est pas rare de trouver différentes piles de technologies dans des divisions ou des départements distincts, du fait d’acquisitions ou de l’existence de niveaux d’autonomie élevés entre plusieurs groupes. Il se peut qu’une division soit fortement dépendante de l’écosystème Microsoft avec SQL Server, .NET et C#, alors qu’une autre exploite historiquement des technologies Linux, Java et Open Source. On assiste parfois à des situations dans lesquelles des services individuels sont amenés à déployer des charges de travail dans le cloud public pour des raisons de facilité de migration vers un cloud public donné. Azure propose notamment cette facilité de migration pour les charges de travail liées à Microsoft. Il est donc fréquent qu’un département ou un groupe choisisse Azure en tant que cloud public attitré pour ce motif, alors qu’un autre service optera plutôt pour AWS. Il est important de préciser que ce modèle est généralement contraire aux règles de bonne pratique. S’il offre incontestablement certains avantages du point de vue du cloud (OpEx/CapEx, évolutivité et d’agilité), il génère deux empreintes de cloud public distinctes, voire davantage, ce qui ajoute encore à la complexité opérationnelle et restreint les possibilités de parvenir à une vision cohérente des coûts. Cela débouche, en dernier lieu, sur un doublon entre deux environnements. Disponibilité des fonctionnalités («|Best-of-Breed|») Bien que les approches multi-cloud soient devenues assez fréquentes aujo- urd’hui, il semble qu’un modèle différent doive être envisagé pour garantir davantage de réussite dans l’avenir. Cette architecture multi-cloud promet- teuse peut être considérée comme la « meilleure de sa catégorie ». Avec cette démarche, l’état d’esprit est que le risque pour l’agilité, qui est imposé par l’in- sistance sur une duplication de toutes les fonctionnalités entre les deux envi- ronnements, coûte au fi nal davantage à l’entreprise que la stabilité théorique- ment acquise en déployant deux ensembles de fonctionnalités totalement interchangeables entre les opérateurs de cloud. Ici, le principe directeur est que pour récolter tous les avantages du cloud, il est absolument primordial de 48 | THE DOPPLER | HIVER 2018