The Doppler Quarterly (FRANÇAIS) Hiver 2016 | Page 55
maximum des clouds publics afin de gérer entre autres l’évolutivité, et de sortir
de l’organisation en datacenters, mais en même temps, ils aimeraient placer
certaines applications stratégiques ou des ensembles de données sur site ou
sur cloud privé géré. Jusqu’ici, les clouds hybrides semblaient formidables sur
des présentations Power Point, mais leur implémentation était au moins aussi
difficile que l’adoption du budget au Congrès américain. Cette mise en place
était incroyablement difficile, bien trop chère et beaucoup trop longue. Docker
et son écosystème naissant vont selon toute probabilité faire du cloud hybride
une réalité dans un avenir proche.
5) Un écosystème solide
A ce sujet, on touche peut-être ici à la raison principale de l’évaluation de
Docker au-delà du milliard de dollars : son écosystème solide. Je discutais avec
Adrian Cockcroft, de Battery Ventures (et anciennement de Netflix), qui m’a dit
ceci sur l’importance des écosystèmes :
« Si vous voulez lever beaucoup d’argent, l’idéal est
d’être au centre d’un écosystème et d’avoir un certain
nombre d’entreprises en orbite autour de vous... C’est
là que se situe la vraie valeur de Docker : ils ont con-
struit et entretiennent un écosystème particulière-
ment vigoureux. »
Il y a quelques mois, nous avons eu une conversation avec quelques collègues
pour savoir si Docker était surcoté. D’une certaine façon, c’est probable, puis-
que certains pensent que Docker peut régler la faim dans le monde. Mais lor-
squ’un géant du cloud come Amazon s’intègre avec une petite entreprise
comme Docker alors que son produit n’en est qu’à la phase Beta, on se doit de
penser qu’il s’agit d’une vraie révolution. D’ailleurs, IBM, Red Hat, et beaucoup
d’autres ont misé sur Docker il y a un an, alors que Docker nous rappelait quo-
tidiennement qu’ils n’avaient pas encore de version publique. Depuis que la ver-
sion publique est sortie, Microsoft a rejoint l’écosystème. D’ailleurs, ces 6 der-
niers mois, Microsoft (oui, vous avez bien lu) est le contributeur open source
numéro un de Docker.
Une flottille de start-ups a émergé pour remplir des failles dans des domaines
comme la gestion, l’orchestration et la sécurité. Ces entreprises lèvent égale-
ment des fonds facilement car les investisseurs misent tous gros sur les conte-
neurs. Voici quelques exemples récents :
• ClusterHQ – 12M $, Série A, février 2015
• Sysdig – 10,7M $, Série A, juillet 2015
• Twistlock – 2,5M $, financement version beta, mai 2015
• Rancher Labs – 10M $, Série A, juin 2015
• SocketPlan – acquise par Docker en mars 2015
Nous assistons peut-être ici à l’émergence d’un nouvel écosystème solide, sim-
ilaire à ce que VMware a créé voilà plusieurs années. Les investisseurs qui ont
misé sur VMware il y a quelques années ont fait une belle plus-value, et il paraît
évident que de nombreux autres voient la même opportunité avec Docker.
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