Tennis-mag no 105 - Novembre 2016 Tennis-mag no 105 | Page 11

© Tennis Québec/James Hajjar LA CHRONIQUE DE JAMES HYNDMAN TENNIS-MAG MÉLANCOLIE D’AUTOMNE? LE TENNIS ME SEMBLE BIEN LOIN PAR LES TEMPS QUI COURENT. CONTRECOUP DES HEURES RIVÉ AU PETIT ÉCRAN LE TEMPS DES GRANDS TOURNOIS? LASSITUDE DE REVOIR LES MÊMES VISAGES ET DE GUETTER EN VAIN L’ÉVEIL D’UNE RELÈVE QUI TARDE À DÉBOULONNER LE QUATUOR DU SIÈCLE? Spleen Octobre… Novembre… La saison tire à sa fin. Serena devra patienter avant de surclasser Graff. Encore un titre en Grand Chelem à rafler pour la consacrer reine incontestée. Les dernières marches vers le sommet sont les plus difficiles à gravir, c’est bien connu. L’avance de Djoko fond comme neige au soleil. Murray décrochera-t-il le titre tant convoité de numéro un mondial? Raonic s’est à nouveau glissé dans le Top 10. Son travail acharné force le respect. Son jeu désincarné, hélas, ne m’enthousiasme guère. Les déboires d’Eugenie confondent. Son talent ne saurait être en cause. Combattre un adversaire fatigue, lutter contre la terre entière épuise. Les jeunes espoirs, Auger-Aliassime en tête, épatent et laissent présager des jours radieux. Les vieux champions à la retraite font la file et reprennent du service : Lendl, Becker, Chang, Moya, McEnroe, Norman, Edberg, Ivanisevic… La clameur des arènes sonne le rappel, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai. Le double mal aimé survit tant bien que mal, résistant comme il peut à une triste désaffection. Mélancolie d’automne? Le tennis me semble bien loin par les temps qui courent. Contrecoup des POUR LES KERBER ET LES NISHIKORI DE CE MONDE, LES HUMEURS VAGABONDES DEMEURENT UN LUXE CHER PAYÉ. […] BEAU TEMPS MAUVAIS TEMPS, ÉTÉ COMME HIVER, CENT FOIS SUR LE MÉTIER ILS DOIVENT REMETTRE LEUR OUVRAGE. heures rivé au petit écran le temps des grands tournois? Lassitude de revoir les mêmes visages et de guetter en vain l’éveil d’une relève qui tarde à déboulonner le quatuor du siècle? Des balles frappées que l’on suit inlassablement de gauche à droite et de droite à gauche, y aurait-il un nombre fatidique au-delà duquel le désir se fane? Serait-ce Trump qui, de sa tour, jette un voile maussade sur nos jours de plus en plus courts? Ou nos politiciens bien de chez nous qui, sans verser dans les turpitudes de nos voisins du Sud, nous désenchantent tant ils peinent à s’élever au-dessus de la mêlée? Une saison de plus qui commence pour la Sainte Flanelle, Weber en plus, Subban en moins. Encore des cônes, toujours des cônes pour Montréal l’éclopée. Bientôt les feuilles mortes. Puis le blanc manteau jusqu’au printemps. Les vagues-à-l’âme nous tombent dessus sans crier gare. Pour les Kerber et les Nishikori de ce monde, les humeurs vagabondes demeurent un luxe cher payé. Beau temps mauv