Tennis-mag #114 - MAI 2019 Tennis_Mag #114-numerique | Page 8
Leylah Annie Fernandez
une
AUTRE
CANADIENNE
PARMI LES
MEILLEURS
PAR FRANCIS PAGÉ
Leylah Annie Fernandez aura pris quelques mois avant de
finalement trancher. Deux choix se présentaient alors à
elle : intégrer le Centre national d’entraînement de Tennis
Canada à Montréal ou bien demeurer auprès de sa famille
en Floride et s’entraîner par ses propres moyens. C’est
finalement la deuxième option qui primera la première.
« Mon père, qui est aussi mon entraîneur, m’a donné le
choix entre les deux. Au final, ça n’a pas été facile. C’est
juste une très belle opportunité pour moi de venir ici, de
grandir comme personne et comme joueuse de tennis. »
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COUP DROIT
Indéniablement, s’entraîner en Floride amène son lot
d’avantages, comme pouvoir s’entraîner à l’extérieur à
longueur d’année. La principale intéressée savait toutefois
qu’à l’inverse, décliner l’offre de Tennis Canada comportait
son lot d’inconvénients, l’obligeant notamment à faire
une croix sur une aide financière non négligeable.
Malgré tout, cette dernière ne regrette pas son choix.
Difficile de remettre en doute cet audacieux pari lorsque
l’on jette un coup d’œil aux résultats de la Québécoise
depuis le début de l’année 2018. Fernandez s’est établie
au cours de cette période comme l’une des meilleures
joueuses juniors du monde. Ses résultats dans le cadre
des tournois du Grand Chelem ont de quoi impression-
ner alors qu’elle a notamment atteint la demi-finale à
Roland-Garros, en plus d’accéder aux quarts de finale
des Internationaux juniors des États-Unis. Celle qui
a terminé la dernière année au 14 e échelon mondial
chez les moins de 18 ans a couronné cette saison de
rêve en se voyant remettre un Prix d’excellence du
tennis québécois dans la catégorie Joueuse junior par
excellence*. Elle a poursuivi sur cette lancée en 2019 en
disputant la finale des Internationaux juniors d’Australie
en janvier dernier. La Canadienne s’est alors inclinée face
à la meilleure joueuse junior de la planète, Clara Tauson,
du Danemark. « C’était une très bonne expérience. J’ai
pu voyager avec mon père. J’ai appris beaucoup dans
DIFFICILE DE REMETTRE EN DOUTE CET
AUDACIEUX PARI LORSQUE L’ON JETTE UN COUP
D’ŒIL AUX RÉSULTATS DE LA QUÉBÉCOISE
DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE 2018.
le cadre de ce tournoi. » Visiblement, la pression de ces
grands rendez-vous ne semble pas effrayer la principale
intéressée. « Je m’entraîne très fort pour bien faire dans
ces moments et ces matchs importants. La pratique fait
en sorte que ça devient naturel de bien jouer quand ça
compte. Ça fait en sorte que j’augmente mes chances
d’atteindre des demi-finales et des finales. »
C’est donc de bon augure pour celle qui s’est fixé trois
objectifs à atteindre d’ici la fin de la présente année.
« Je veux avant tout terminer 2019 en santé, autant
physiquement, mentalement, qu’émotionnellement,
affirme-t-elle. Je vise à finir dans le Top 200 de la WTA.
Je veux aussi remporter un Grand Chelem junior. » On
peut croire que ces buts sont tout à fait atteignables
pour Fernandez, si l’on se fie à ses réalisations de 2018.
En effet, l’athlète de 16 ans a fait parler d’elle à de nom-
breuses reprises. En plus de ses performances chez les
juniors, l’adolescente a frappé de grands coups chez
les professionnelles. À commencer par la Coupe Rogers
présentée par Banque Nationale, tenue à Montréal en
août dernier. C’est à ce moment que Fernandez s’est
véritablement fait connaître des amateurs de tennis.
Cette dernière n’avait alors été qu’à une victoire d’obtenir
son billet pour le tableau principal, s’inclinant au dernier
tour des qualifications. « Après m’être rendue aussi loin,
j’étais déçue de ne pas avoir remporté ce match, affirme
Fernandez après coup. D’être si proche et de perdre n’a
pas été un bon moment pour moi. Toutefois, d’être là
et de voir tous ces gens qui étaient présents pour me
supporter a été très spécial. »
TENNIS-MAG Nº 114 MAI 2019 - PAR TENNIS QUÉBEC