Tennis-mag #113 - Décembre 2018 Tennis-mag #113 | Page 40
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Mélanie Gloria vit depuis maintenant deux ans à
Sacramento, en Californie. Elle est aussi nouvelle-
ment maman d’un petit garçon depuis le 1 er mai
dernier. Pour ce qui est de l’aspect professionnel,
elle travaille pour la CalSTRS (California State
Teachers‘ Retirement System) à titre d’investment
officer. Et qu’en est-il du tennis? « Je joue un peu,
mais pas beaucoup. Avec le travail, le bébé, j’ai un
peu moins de temps pour moi-même. »
Après tout, la question se pose si l’on considère que,
dans un passé pas si lointain, Mélanie Gloria pointait
aussi haut qu’au deuxième échelon national de la
NCAA en simple. La Québécoise avait en effet tout
cassé à l’Université d’État de Californie à Fresno
avec les Bulldogs. Parmi les moments saillants de
son passage là-bas, notons des participations à la
finale du ITA All American Tennis Championships, au
match ultime du Championnat national de la NCAA
ou bien à la demi-finale du Championnat national
intérieur de l’ITA. Ces résultats s’accompagneront
de nombreux honneurs de toutes sortes pour la
Québécoise : joueuse de l’année de la Western
Athletic Conference (WAC), freshman de l’année de
la WAC, Bulldog de l’année, nominations au sein
des équipes d’étoiles de la WAC (simple et double)
et recrue de l’année de l’ITA Northwest Region.
Y ALLER SELON SES PRIORITÉS
Malgré cette impressionnante feuille de route, Gloria
a préféré, au fil de son parcours, mettre une croix
sur une carrière professionnelle. En fait, cette prise
de conscience a débuté avant son arrivée à Fresno :
« Ma dernière année junior a été correcte, mais je
m’attendais à mieux. À ce moment-là de ma carrière,
je me suis demandé si je prenais le risque de me
mettre à 100 % et uniquement dans le tennis, ou
bien, si je me donnais une autre possibilité, c’est-
à-dire aller à l’université. À partir de là, je pouvais
toujours tenter ma chance après mes études. »
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C’est l’entraîneur des Bulldogs à l’époque, Simon
Thibodeau, qui convaincra Mélanie de venir jouer
pour lui. « Je connaissais Simon. Mes parents et
moi, nous nous sentions plus confortables que
j’aille là, sachant qu'il y avait un bon entraîneur.
Aussi, j’allais jouer numéro un. Je pouvais ainsi
affronter les meilleures joueuses de chaque uni-
versité. Il y avait également une autre Québécoise,
Vanessa Héroux. J’étais donc plus à l’aise de
quitter la maison. » La suite allait se traduire par
d’excellents résultats sur le terrain et sur les bancs
d’école. La première année de Gloria allait être un
franc succès sur toute la ligne. Tellement, que la
principale intéressée est restée en Californie pour
les années suivantes.
Son baccalauréat en main, Gloria avait maintenant
le choix. Allait-elle tenter sa chance sur le circuit?
« J’étais jeune. J’avais 22 ans. Je pense qu’à cet
âge-là, tu as encore beaucoup de chances de
succès. J’ai repensé aux moments où je m’entraînais
tous les jours, durant cinq ou six heures, avec le
conditionnement physique en plus. J’avais mis
tellement d’efforts. Je me demandais "est-ce que
je suis prête à me réinvestir à ce point-là?" » Encore
une fois, Gloria a préféré passer son tour, entamant
plutôt une maîtrise… aux frais de Fresno. « Simon
et l’école m’ont offert de défrayer les coûts si je
restais pour aider l’équipe. C’est ainsi que j’ai été
l’entraîneuse adjointe de Simon pendant deux
ans. Je jouais encore au tennis avec les filles. Je les
aidais, et ce, tout en poursuivant mes études. Reste
qu’en fin de compte, c’était plus une question de
priorités. Les études, c’était vraiment important. Je
voulais avoir quelque chose pour me soutenir au
cas que ça ne marche pas plus tard. » Cette façon
de voir les choses aura payé en bout de ligne. Car
à défaut d’avoir le tennis à temps plein dans sa
vie, Mélanie Gloria peut se targuer d’avoir quelque
chose de bien plus important : le bonheur.
Tennis-mag nº 113 - Décembre 2018 - Par Tennis Québec
MALGRÉ CETTE IMPRESSIONNANTE
FEUILLE DE ROUTE, GLORIA A PRÉFÉRÉ,
AU FIL DE SON PARCOURS, METTRE
UNE CROIX SUR UNE CARRIÈRE
PROFESSIONNELLE. EN FAIT, CETTE
PRISE DE CONSCIENCE A DÉBUTÉ
AVANT SON ARRIVÉE À FRESNO.