Tennis Québec/James Hajjar
LA CHRONIQUE DE JAMES HYNDMAN
LE COMÉDIEN JAMES HYNDMAN N’EST PAS SEULEMENT
FÉRU DE THÉÂTRE ET DE CINÉMA. IL EST AUSSI AMOUREUX
DE TENNIS ET DE LITTÉRATURE. IL NOUS EN FAIT LA
DÉMONSTRATION À TRAVERS CETTE CHRONIQUE QU'ON
LUI A CONFIÉE EN NOVEMBRE 2015.
TROPHÉE
… ça a été toute une finale, on s’est battus en
ciboulot, déjà en temps normal ça aurait été dur,
mais là, avec le nordet qui soufflait pis le crachin
qui fouettait, c’était terrible… y faut que je félicite
mon adversaire, y a jamais abandonné, un vrai
guerrier, y s’est accroché jusqu’au bout, c’est sûr
que ça aurait pu mal finir, surtout à la fin quand y
est devenu fou furieux, ça aurait pu mal finir mais
ça fait partie du jeu, hein, on est dans les derniers
milles, on a la langue à terre, ça fait que quand je
l’ai vu venir le grand échalas, c’est parti tout seul,
j’y visais pas la tête on s’entend, je voulais juste y
passer un message subliminal : toi mon fatiguant,
tu vas y penser à deux fois avant de r’tontir au filet,
c’était pas mal intentionné, la tête c’est certain que
je la visais pas, mais après, quand y a sauté de mon
bord, les grandes menaces, l’accrochage pis toute…
merci aux spectateurs d’être intervenus sinon c’est
sûr, ça aurait pas ben fini pis franchement, ça aurait
été ben dommage après un sapré beau match, ça
fait que merci aux spectateurs, je veux dire à mon
frère Georges, parce que si le match on l’a joué au
complet, c’est un peu beaucoup grâce à lui… chus
ben content, un gros merci à « Bob » Bouchard,
mon adversaire, j’aurais aimé ça qu’y soit là pour
la p’tite cérémonie pis la poignée de main mais
c’est correct, j’le comprends Bob, le trophée, y le
MERCI À NOT’ BEAU JACQUES, MERCI À LA MUNICIPALITÉ
POUR SON TERRAIN PLEIN DE TROUS, MERCI AU CLUB KIWANIS
POUR LEUR TROPHÉE GROS COMME UNE ALLUMETTE,
PIS SURTOUT MERCI À MON FRÈRE
voulait autant que moi, y l’aurait mérité lui aussi, pis c’est mon voisin,
hein, c’est pas comme si on se r’verra pus jamais lui pis moi… merci
à l’organisation, je veux dire à Jacques, c’est toute une job qu’y a faite,
un vrai travail du cœur, y s’est donné not’ Jacques, on aurait aimé ça le
voir un peu plus, c’est sûr qu’y est jamais là quand on a besoin de lui,
y disparaît on sait pas où pis tout à coup tiens le v’là, mais on l’aime
comme y est not’ Jacques, ça fait que merci mon Jacques, pis merci
à la ville, le terrain c’est certain qu’y est pas jeune jeune, on aurait
apprécié qu’y le r’nippent un peu, surtout que la terre battue, après
l’hiver, on sait pus trop si c’est un terrain de tennis ou une piste de
moto-cross, mais le terrain y nous l’ont prêté pour rien, pis ça, on est
pas des sans-cœurs, on est capable de l’apprécier, ça fait qu’à la ville
pis au maire, un gros merci, c’était un maudit beau tournoi pis c’est
un beau trophée même si y est en plastique, c’est sûr que si ça avait
été un joueur de tennis, ou mettons une raquette ou une balle en
métal, ça aurait été idéal, on s’entend qu’un joueur de balle-molle en
plastique c’est pas pareil, mais quand même, y est en plein élan, c’est
dynamique c’est certain, pis c’est vrai que les tournois de tennis y’en
a pas tant que ça dans le coin, les tournois de balle-molle y’en a tout
>> (La suite en page 66)
partout à longueur d’année,
Nº 111 - Juin 2018 - Par Tennis Québec
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