Tennis-mag #102 - Février 2016 Tennis-mag #102 | Page 20

LA CHRONIQUE DE JAMES HYNDMAN

LA CHRONIQUE DE JAMES HYNDMAN

TENNIS-MAG
APRÈS AVOIR SIGNÉ SA PREMIÈRE CHRONIQUE DANS LE TENNIS-MAG EN NOVEMBRE DERNIER , LE COMÉDIEN JAMES HYNDMAN REVIENT À LA CHARGE , CETTE FOIS-CI AVEC UN HOMMAGE À LA RÉSILIENCE .

Lutter vaillamment

© Tennis Québec / James Hajjar
Les dieux du stade : l ’ expression vieille comme le monde nous vient aisément à l ’ esprit lorsqu ’ il s ’ agit des joueurs et joueuses d ’ exception , et pour cause . Vivre l ’ entrée en scène d ’ un Federer et d ’ un Djokovic l ’ après-midi d ’ une finale ; être témoin , naguère , d ’ une Chris Evert prenant place aux côtés d ’ une Martina avant qu ’ elles ne s ’ élancent sur le court ; suivre l ’ échauffement d ’ un Sampras et d ’ un Agassi à l ’ heure d ’ un énième affrontement : instants de grâce et d ’ émerveillement où chacun retrouve la part belle de l ’ enfance qu ’ il a su préserver . Papillons , plaisir anticipé , pressentiment d ’ un match mémorable : les grandes rivalités nous donnent l ’ occasion de visiter les sommets et de tutoyer l ’ éternité . Luttes épiques , chocs de titans , efforts surhumains , coups sublimes : le sport à son plus haut niveau touche au sacré . Les Grecs ne s ’ y sont pas trompés , qui faisaient se côtoyer les dieux et les hommes dans l ’ arène . Temps suspendu , temps aboli : on en perd le fil , pour notre plus grand bonheur . De tous , McEnroe
LE CRÉDIT REVIENT À L ’ HOMME QUI EST RÉELLEMENT DANS L ’ ARÈNE , DONT LE VISAGE EST SOUILLÉ PAR LA POUSSIÈRE , LA SUEUR ET LE SANG ; QUI LUTTE VAILLAMMENT ; QUI FAIT ET REFAIT DES ERREURS ET DES FAUTES ; PARCE QU ’ IL N ’ EXISTE PAS D ’ EFFORT SANS ERREUR NI FAUTE ; MAIS QUI SE BAT RÉELLEMENT POUR ACCOMPLIR LES ACTES .
est celui qui m ’ a le plus enthousiasmé . Soufflé par ses éclairs de génie , électrisé par ses coups de gueule , je me serais senti bien seul sans lui , avec mon adolescence mal embouchée et mes raquettes garrochées à toute volée . Mac et sa Dunlop Maxply … J ’ ai perdu la mienne , de même que la Donnay – la raquette de Bjorg – avec laquelle je me suis longtemps escrimé . Des grands champions , j ’ aime les failles et les faiblesses peutêtre encore davantage que les faits d ’ armes . Nadal qui trébuche et se dépêtre tant bien que mal avec des problèmes de confiance jusqu ’ alors inconnus : voilà qui me le rend plus sympathique encore . Serena qui s ’ effondre à l ’ aube d ’ une victoire historique à portée de main , cela serre le cœur bien sûr , mais dans un monde où les impératifs de perfection et de performance triomphent , voilà qui nous rappelle que la victoire échappe même aux plus grands , que la taille des enjeux les tétanise et
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No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec
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