Dossier
L’avis du professionnel
(kinésithérapeute au cabinet Kiné Santé, à Port Camargue)
Quelle est la place de la motivation dans la convalescence d’un champion ?
Nous répétons tous les jours à nos patients qu'ils doivent être "acteurs" de leur rééducation.
C'est encore plus vrai pour les sportifs de haut niveau, car le niveau à atteindre après la
blessure est plus important que pour une personne lambda.
De nombreuses blessures, comme la rupture des ligaments croisés du genou ou la rupture de
la coiffe des rotateurs de l’épaule, nécessitent une rééducation longue (souvent supérieure
à 6 mois). Les séances quotidiennes de kiné sont souvent douloureuses et l'implication, la
motivation, la rigueur du sportif blessé, seront essentielles pour supporter ces longs mois de
travail intense sans pouvoir toucher l’eau.
Le champion est de retour, plus motivé que jamais !
Qu’est-ce qui fait qu’on peut revenir plus fort ?
En rééducation nous essayons d'amener nos patients non pas à 100% mais à 110 ou 120 %.
Car nous savons qu'il existe toujours un risque de récidive après une blessure grave. Le seul
moyen de l'éviter est d'être ultra bien préparé.
Souvent les jeunes sportifs de haut-niveau comprennent mieux l'intérêt de la préparation
physique une fois qu'ils ont découvert la fragilité de leur corps, qu'ils pensaient jusque là
invincible. En intégrant cette préparation physique à leur entraînement, certains améliorent
leur niveau sur l'eau. Les qualités mentales (motivation, détermination...) dont ils ont dû
faire preuve durant leur phase de rééducation, deviennent une nouvelle arme pour affronter
les compétitions.
Donc, finalement, la blessure peut faire d’un rider, un champion ?
En quelque sorte oui. Un bon rider qui se contentait simplement de kiter en guise de
préparation (j'en connais quelques-uns), ou qui se permettait de faire la fête la veille d'une
compétition (j'en connais un paquet), peut découvrir lors d'une blessure que la préparation
physique et mentale sont des facteurs essentiels pour la performance sportive et devenir un
jour, qui sait,… champion du monde.
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