Flash Back
Photos : Clotaire Morin, Robin Christol
Highlights 2015,
Le Top 3 des évènements de
Paul Serin
VKWC Maroc : Une saison qui commence bien !
Dakhla était la première étape de la saison 2015, et qui dit première étape dit qualifications. La
pression était assez élevée puisqu’en cas d’échec, il fallait attendre le milieu de l’année pour avoir la
chance de se requalifier. Après une semaine d’entraînement avec l’équipe de France, je me sentais
prêt. Pour le premier heat des qualifications, je tombe contre Antoine Fermon, ce n’est jamais facile
de rider contre des copains, mais une fois le drapeau vert levé il n’y a plus de place pour l’hésitation.
Je fais un bon heat, qui me permet de bien rentrer dans la compète et de passer au round suivant,
ainsi de suite jusqu’au tou r final que je réussis à gagner, je me retrouve donc qualifié pour le main
event ! La compétition s’enchaine très vite, et pour me mettre directement dans le bain, je suis
opposé dès le premier tour à Alex Pastor et Liam Whaley. Un heat plutôt difficile que je ne parviens
pas à gagner, mais le round 2 de repêchage est là pour me donner une seconde chance. Je réussis
alors à sortir un des plus beaux heats de ma jeune carrière et je bats le brésilien Eudazio Da Silva !
Direction le round 3 où je rencontre Jerome Cloetens, le heat est très serré mais je l’emporte de
0,5 points : à moi les quarts de finale ! J’aborde le heat (encore contre Liam Whaley) plus motivé
que jamais, mais le rêve s’arrête vite car Liam sort vraiment un très gros heat. Je finis donc avec une
5ème place, quoi de mieux pour lancer ma saison 2015 ?!
Championnat de France, Dunkerque :
La grosse déception
Cette année, le championnat de France de Freestyle se déroulait dans le nord, sur les plages de
Dunkerque. Après 2 victoires consécutives les années précédentes, j’étais l’homme à battre, mais
j’étais prêt à défendre mon titre !
30 à 35 nœuds side off, vent très irrégulier, clapot très serré mélangé à une petite houle, une dizaine
de degrés, bref, pas vraiment les conditions idéales pour freestyler !
À la simple élimination, j’arrive tant bien que mal en demi-finale contre Val Garat. Le heat a vraiment été très extrême, je n’avais jamais pris de crash aussi violent auparavant, Val a su mieux gérer,
poser plus de tricks que moi et l’emporte. Il faut alors que je cours la petite finale contre son grand
frère, Seb, pour essayer de décrocher une place sur le podium. Ce heat de 7 min a été le plus long de
ma vie, chaque trick demandait une concentration énorme pour être posé, les conditions étaient
vraiment très difficiles. À mon retour sur la plage, j’étais soulagé de ne plus avoir à retourner à l’eau,
la journée était enfin finie. Durant la soirée, j’apprends les résultats du dernier heat : j’ai battu Seb,
je me place donc en 3ème position derrière Val et Antoine Fermon.
Le lendemain, mon objectif était simple, battre le rider qui avait réussi à remonter le tableau jusqu’à
moi, puis Val, puis battre 2 fois Antoine pour pouvoir rentrer à la maison avec le titre !
Tout se passe comme je le voulais jusqu’à la finale contre Antoine. Je remporte la première finale,
je ne suis désormais qu’à 1 victoire du titre de champion de France 2015 ! Vient ensuite la super
finale, j’étais tellement concentré que je n’ai pas vu un seul trick d’Antoine, mais en sortant de l’eau
j’ai eu la sensation d’avoir ce qu’il fallait. C’est finalement Antoine qui l’emporte. Sur le coup, la
déception est vraiment grande et j’ai du mal à la surmonter mais je n’avais pas le choix car 2 jours
après je m’envolais pour la 4ème étape de la coupe du monde à Fuerteventura, où il fallait que
j’assure. J’ai d’ailleurs bien rebondi car je fais un autre quart de finale et je confirme ma place dans
le top 10 mondial ! Comme quoi, même s’ il n’est jamais facile d’accepter un échec pour un sportif,
il faut savoir bien analyser ses erreurs…
Xtrem Air Leucate : Just have Fun !
Le Mondial du Vent est vraiment mon étape favorite, c’est à la maison, et j’y vais depuis que je suis
tout petit. Malheureusement, cette année, Leucate n’a pas accueilli d’étape du tour mondial en
raison d’un conflit bien triste entre fédérations… Mais l’organisation a quand même mis en place
un évènement de Big Air avec les plus grandes stars de la discipline. Je réalise que cela fait du bien
de participer à des événements sans pression ! Nous n’avons pas eu la fameuse tramontane de La
Franqui, idéale pour le Big Air, mais les 20-25 nœuds de sud-est on shore ont largement suffi pour
faire le show. Quelques BoardOff et triple FrontLoop plus tard, je me retrouve en finale aux cotés
de Kevin Langeree, Aaron Hadlow et Seb Garat. Les critères sont simples : 30% de technique et
70% de hauteur, il faut engager ! Je prends finalement la 3ème place devant Kevin , derrière Seb et
Aaron qui l’emporte.
Conflit VKWC/IKA
S’il y a bien eu une nouvelle qui a fait parler d’elle cette année, c’est le rachat du PKRA par Virgin.
Malheureusement, toutes les idées évoquées pour faire évoluer le tour n’ont pas pu voir le jour. En
effet : pas de live, pas plus d’étapes, pas d’augmentation du prize money, pas d’importantes retombées médiatiques… mais il y a quand même eu certains gros changements comme la suppression
des qualifications sur chaque étape, un nouveau tableau sous forme de « Dingle Elimination », des
critères de jugement plus orientés sur la puissance des tricks, une nouvelle zone de navigation avec
la mise en place de règles de priorités, etc.
Mais le récent conflit entre le VKWC et l’IKA vient tout stopper. En effet, l’IKA a déclaré au milieu
de l’année que le VKWC ne pouvait pas décerner de titre de champion du monde, et qu’ils allaient
prendre le relais pour organiser la fin de la saison. C’est à ce moment là que la guerre froide a commencé. Au final, l’IKA n’a fait aucune étape et un communiqué de l’ISAF paru en octobre, explique
que l’an prochain le VKWC (qui ne pourra plus s’appeler comme ça d’ailleurs) aura le droit à un
statut spécial pour organiser une sorte de coupe de monde, mais ne décernera pas de titre de champion du monde. Ce titre sera donné lors d’une unique étape organisée par l’IKA en décembre. Mais
ce n’est pas fini, l’IKA annonce maintenant qu’ils feront un tour entier l’an prochain et non pas une
seule et unique étape et que le VKWC n’aura aucun droit.
Quel futur pour la saison 2016 ? À ce stade, personne ne le sait. Je trouve ça malheureux que les
choses tournent comme ça, les riders sont les premiers à en souffrir, mais aussi les marques de Kite,
nos sponsors qui nous soutiennent pour qu’on les représente sur toutes les compétitions. Pour ma
part, je continue de me préparer à fond car peu importe qui organisera notre tour, nous en aurons
un, et il va falloir être au top !
Paul Serin a toujours été le jeune français le plus
rigoureux et le plus sérieux (il ne boit pas une seule
goutte d’alcool, imaginez un peu…), ses résultats
sur le tour sont largement mérités.
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