ReMed 2018 ReMed Magazine N°4 - Cutting Edge | Page 19

celui-ci doit être épuré de tout bruit extrinsèque, puis traduit en commande qu’exécute enfin le dispositif. Chacune de ces étapes est expliquée dans ce qui suit : 1. Captage de l’activité cérébrale L’utilisateur pense à l’action qu’il souhaite accomplir, ceci génère chez lui une activité cérébrale à la fois spécifique en temps, en fréquence et en espace. Il existe plusieurs procédés de mesure de l’activité céré- brale, dont la méthode de l’électroencéphalographie (EEG) qui demeure la plus répandue dans le monde des ICM. L’EEG est basé sur la simple mesure de différences de potentiel au niveau du scalp au biais d’électrodes placées sur le cuir chevelu du patient. L’EEG capte la majeure partie des signaux émis par le cortex cérébral qui est subdivisé en aires spécifiquement fonction- nelles. En ICM, l’intérêt majeur est porté sur les zones sensori-motrice et visuelle. Pour résumer, l’activité cérébrale représentée par l’EEG et captée par des électrodes représente le point d’en- trée de l’ICM. résolution spatiale soit limitée, ce mode reste le plus répandu de part sa facilité d’usage, sa portabilité, son accessibilité et son interopérabilité avec divers sys- tèmes. 3. Traitement du signal enregistré Le signal enregistré par les électrodes (selon le mode non-invasif généralement) est transmis à un logiciel de traitement qui commence par épurer le signal de tout bruit parasitaire. Ensuite le signal est analysé et interprété grâce à divers algorithmes sophistiqués pour déceler l’action intentionnelle du cerveau. Toute activité cérébrale est mappée à une forme bien précise de l’EEG. Pour ce faire, le système est doté d’une volumineuse base d’apprentissage englobant les actions à réaliser et l’EEG correspondant à cha- cune. La phase d’apprentissage est couronnée par le mappage entre l’EEG reçu des électrodes et l’action que ce dernier véhicule. En d’autres termes, cette phase consiste à comprendre ce que le cerveau a l’intention de réaliser à travers l’analyse de l’EEG enregistré. Figure 2 : principe de fonctionnement d’une interface cerveau machine [2] Figure 3 : spectre d’un signal EEG lors de la contraction de la mâchoire [3] 2. Enregistrement de l’activité cérébrale Afin d’enregistrer les signaux de l’activité cérébrale et générer l’EEG, les électrodes peuvent être placées selon diverses manières, définissant ainsi trois modes d’enre- gistrement selon que les électrodes soient crâniennes, sous-durales ou carrément corticales, comme suit : - Le mode invasif : une grille d’électrodes est implan- tée directement dans le cortex. Une méthode, certes à haute précision, mais à risques non négligeables, d’ail- leurs elle n’a été testée que sur une faible population de patients volontaires. - Le mode semi-invasif : une grille d’électrodes est placée sous la dure-mère. La résolution spatiale est légèrement moins bonne qu’avec une implantation dans le cortex, mais les risques de complication sont moindres. - Le mode non-invasif : le patient porte un casque en tissu équipé de multiples électrodes. Bien que la 4. Génér