ReMed 2018 ReMed Magazine N°4 - Cutting Edge | Page 10

Sciences de la Santé C’est une première en Algérie et dans toute l’Afrique, qu’est-ce qui vous a permis de réussir cet exploit ? Au départ nous ne sommes que trois jeunes têtes pleines de rêves ; l’une très académique et pragmatique, l’autre ou- verte d’esprit et la dernière artistique et philosophique. Nos différentes personnalités convergent et se complètent, nous parvenons à travailler en harmonie tout en ayant chacun notre vision et en apportant chacun notre touche. Je crois que notre force, dit le Dr. Terrak, est d’avoir su or- ganiser une collaboration interdisciplinaire entre des per- sonnes qui viennent de spécialités totalement différentes. Ceci est un élément décisif. Par le passé, j’ai eu à encadrer des étudiants en ingénierie pour leurs recherches bio- médicales. De même, Dr. Lassal a une fois présenté ses recherches lors d’un congrès international de neurochi- rurgie. J’ajoute, reprend le Dr. Cheikh, que le Dr. Terrak est un des rares medecins à avoir encadré des ingénieurs. De même, Dr. Lassal est le premier ingénieur à avoir fait une confé- rence dans un congrès médical. Cet échange bilatéral et ce contact étroit avec des gens venant de spécialités différentes nous ont permis de pas- ser outre la peur d’être critiqués, marginalisés et regardés de travers ; on allait vers l’autre de manière totalement décomplexée. L’ouverture d’esprit doit être un acquis ; c’est une condition sine qua none à la réalisation de n’im- porte quel projet. L’amitié a aussi joué un grand rôle, poursuit Dr. Lassal ; nous sommes amis depuis des années, des frères d’armes même. Nous avons enduré beaucoup d’épreuves ensemble, nous avons appris à être soudés et à nous écouter les uns les autres. Rien de tout cela n’aurait été possible sans le très fort lien qui nous unit. C’était un projet pensé Algérien et fait Algérien, termine le Dr. Cheikh. Du début à la fin, la conception, l’impression, l’épuisement, l’émotion et les déceptions, il nous fallait constamment batailler et nous adapter à nos conditions très difficiles. Mais nous le faisions pour nos patients, et il fallait aller au bout. L’échec n’était pas une option. 10 Hiver 2018 Un mot pour la fin ? Que dites-vous à nos jeunes lecteurs pleins de rêves et d’ambitions ? Dr. Cheikh : moi je suis toujours dans le why not, pour- quoi pas ; explorer de nouveaux horizons, toujours aller de l’avant et chercher plus loin ; rester ouvert d’esprit et ne jamais abandonner ! Dr. Lassal : le plus important a été d’avoir rendu le sourire à un compatriote. Pour moi c’est l’essentiel. Mon message c’est qu’une fois qu’on a accompli quelque chose, on n’a plus le droit de s’arrêter, quelles que soient les conditions ou les difficultés, on doit continuer à avancer coûte que coûte. Chacun de nous, aujourd’hui, est l’acteur et l’auteur de son histoire de demain. Dr. Terrak : la plus grande victoire est qu’ensemble, nous avons réussi à créer un atelier inter-universitaire en ex- cluant toute forme d’égo, mais aussi en réexploitant nos différences. Matérialiser un rêve passe inconditionnelle- ment par un retour à la source, celui de la réactivation du sens critique et analytique de l’homme et sa capacité à générer une pensée propre à lui, à ce qu’il est, car la vérité ne s’est jamais accrochée aux bras d’un acteur ou d’un intransigeant ! Moi je dis ceci aux jeunes : si l’hiver persiste, imposez le printemps. . . ! “ Why not ”