Rapport d'activité Rapport2018 | Page 61

FIAPA - Rapport 2018 IV. Confcap- Capdroits Une démarche scientifique et citoyenne, animée par Mr Benoit EYRAUD, Maitre de conférences à la Faculté de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Lyon 2 et chercheur au centre Max Weber, a été initiée en 2013. Elle propose de mener une réflexion sur les conditions d’exercice des droits et l’accompagnement des décisions des personnes fragilisées (handicap, en situation de dépendance). Cette démarche vise les personnes handicapées mais aussi les personnes âgées et de manière plus large l’ensemble des personnes vulnérables 1 . Cette démarche est née de la modification de l’article 12 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son interprétation par le Comité des Droits des personnes handicapées à l’ONU. Son article 12, qui traite de la capacité juridique, introduit un changement de regard et de règles juridiques par rapport aux personnes en situation de vulnérabilité. Il fait des « volontés et préférences de la personne », et non plus de « ses intérêts » ou de « ses besoins », le fondement juridique des décisions ou actions (soins, travail, vie affective, gestion des biens, déplacements, alimentation, hygiène, participation à la vie sociale…). Il préconise de généraliser les systèmes de « prise de décision assistée », en évitant ainsi de décider à la place d’autrui et d’user de la contrainte à son encontre. Partageant l’intérêt de cette démarche, la FIAPA est devenue membre du comité de suivi partenarial Capdroits et du comité de suivi scientifique Confcap, où la FIAPA est représentée par Mr Alain KOSKAS, Président, et Maitre Marie Hélène ISERN REAL, conseillère scientifique. Dans le cadre de cette démarche scientifique et citoyenne, plusieurs actions ont été conduites 1 https://confcap-capdroits.org sur l’année 2018 dont : 1. La rédaction d’un plaidoyer intitulé « Capacités civiles et contraintes légales : accompagner un changement de regard et de pratique ». Ce plaidoyer prend son origine avec l’augmentation du recours à des mesures de contrainte légale. Ainsi, en France, les mesures de protection juridique sont passées de quelques milliers dans les années 1960 à près de 800 000 aujourd’hui. De même, le recours aux mesures de soins sans consentement augmente régulièrement depuis les années 1990, avec une accélération de cette tendance depuis la mise en œuvre de la loi du 5 juillet 2011. Cette évolution n’est pas propre au contexte français, des tendances comparables existent dans de nombreux pays européens ou nord-américains notamment. Ce plaidoyer est destiné à l’ensemble des personnes ayant participé aux forums Capdroits et à tous les relais d’opinion ou décideurs. Il restitue le dialogue entre chercheurs académiques, professionnels de la relation de soin et d’accompagnement, usagers des services médicaux, sociaux et médico-sociaux. Ce dialogue a donné lieu à des constats partagés qui sont au nombre de 5 (illustrés dans chaque cas par des situations concrètes identifiant les blocages existants aujourd’hui) et à la proposition de certaines pistes de solution. Les 5 constats : • Les difficultés sociales à respecter les droits fondamentaux des personnes vulnérables : • Les atteintes à la dignité : infantilisation, dégradations, manque de solutions ; • La diversité des situations de fragilisation de l’exercice des droits : la diversité des situations de troubles, la diversité des lieux (à domicile, l’espace public, les hôpitaux 61