Q Life Magazine Qatar Magazine Juin 2019 | Page 26

| Numéro 6 Fatma Al Shebani Comment la tradition est parvenue à occuper une place centrale dans l’art contemporain À la fois provocatrice, irrévérencieuse et pionnière, Fatma Al Shebani utilise des motifs traditionnels qatariens pour créer des oeuvres d’art dans un cadre moderne. Parlez-nous de votre parcours d’artiste… J’aime à penser que c’est l’art qui m’a choisie. Petite, je me posais beaucoup de questions sur la nature du monde et sur ce que Dieu a créé. J’ai grandi en regardant ce monde dans un silence profond avec un grand appétit pour les couleurs étonnantes que la vie a à offrir. À l’université, j’ai transformé mes rêves et mes visions en sculptures concrètes et en peintures. J’ai monté des expositions dans tout le monde arabe et à l’international, de Londres à New York en passant par Paris. Quel est le moment dont vous êtes la plus fière depuis le début de votre carrière ? Peindre des graffitis sur le mur de la West Bank ainsi que mon exposition solo à Bethléem en 2013. J’ai pu interagir avec les Palestiniens et j’espère avoir changé la façon dont les autres pensent, j’espère même peut-être encourager d’autres artistes à suivre mes traces. Je suis également fière du moment où mes premières sculptures ont été érigées sur des places publiques au Qatar. La plupart de vos œuvres intègrent la culture traditionnelle qatarienne dans un cadre moderne. Pourquoi cela est-il important ? Je suis une rebelle quand il s’agit d’art, d’innovation et de création. La plupart de mes œuvres d’art sont issues de concepts traditionnels, car je pense qu’à travers ce type d’œuvres, les jeunes générations au Qatar pourront encore visualiser la culture du passé. Même à notre époque moderne, j’espère que la culture peut encore être préservée et valorisée. | Batoula par Fatma Al Shebani 26