PORTAIL MULTIPLAN : MANGAS
MANGAS
I
l en est d’oeuvres légendaires qui deviennent pratiquement le travail
de toute une vie. Berserk en fait partie, commencé en 1989, continuant après un long hiatus, il semble tout juste donner les signes
d’amorcer le passage à l’arc narratif final, après plus de 35 volumes !
Et cela avec le tour de force de ne s’essouffler qu’assez peu, de ne pas
crouler sous les arcs filler et en continuant de susciter l’intérêt dans une
réelle ligne épique. Pour autant, Berserk n’est pas à mettre entre toutes
les mains.
Ce qui a également participé à son succès, c’est l’univers extrêmement
sombre dans lequel il se déroule, qui pourrait en partie émerger des pires
cauchemars freudiens. Pulsion de mort et pulsion de vie s’entremêlent
dans une danse macabre au sein de laquelle rien n’est épargné : les pires
vicissitudes humaines, les horreurs de la guerre, la violence gratuite à foison, la présence d’innombrables monstres plus ou moins grotesques, tous
les travers sexuels, les abus religieux, des exemples cristallins d’absence de
toute moralité...
Tout cela avec une style graphique sublime, mais qui n’a aucune pudeur
quant à la sexualité ou le gore. C’est comme si une main invisible avait saisi
les aspects les plus sombres de la psyché humaine pour les mettre en relief
à travers un kaléidoscope effrayant.
Bien sûr, Berserk, même si c’est là un grand attr