PixaRom Sep.2014 | Page 60

PORTAIL MULTIPLAN : ANIMÉ C owboy Bebop est une série assez décalée ayant réussi à faire son chemin jusque dans un top 25 des meilleurs animés de tous les temps. De quoi ça cause ? Dans un futur proche (2071) l’humanité a maîtrisé la construction en masse de vaisseaux spatiaux pouvant voyager rapidement à travers le système solaire, à l’aide de portails spéciaux. D’autres planètes comme Mars et Pluton, ainsi que plusieurs satellites, ont été colonisés. Un premier aspect qui peut surprendre est que la touche SF est plutôt légère en l’occurrence, à part les vaisseaux spatiaux et quelques gadgets ou substances (comme la drogue injectable dans les yeux rendant les gens berserk) le niveau technologique ne dépayse pas trop. Les combats, notamment, se font à base d’armes conventionnelles ; points de blaster ou armes riche en phlébotinum à l’horizon. Ce qui en soit est finalement assez rafraîchissant. Néanmoins tout n’est pas rose, la Terre a été ravagée par un incident lié à un de ces portails, et la criminalité a explosé de telle manière que l’équivalent interplanétaire de l’Interpol a du mal à lutter. Ce pour quoi les primes de l’ère propre à la conquête de l’Ouest ont été remises au goût du jour, avec les chasseurs allant de paire ! Le vaisseau Bebop en abrite justement deux : Jet, ancien officier de la police interplanétaire, un peu ours mais bon coeur, propriétaire dudit vaisseau, et Spike, spécialiste d’arts martiaux et fine gâchette, au passé ombreux. Progressivement l’équipage se verra renforcé par Faye Valentine, voleuse et manipulatrice aux goûts vestimentaires légers, récemment réveillée d’un sommeil cryogénique, Ed, une jeune hacker de génie, déjantée et aux réactions déphasées, et Ein, un chien génétiquement modifié supérieurement intelligent mais qui décide sagement de ne pas en faire cas. La série se centre sur un principe simple : la fine équipe, d’une manière ou d’une autre, termine invariablement par être fauchée ou ne ramasser que de petites primes, et se voit donc continuellement à la recherche d’un contrat juteux pour renflouer les caisses. Ce qui donne lieu à une suite d’aventures, autant de vignettes indépendantes, plutôt variées : une course-poursuite pour récupérer Ein (dont le code génétique contient en fait d’importants secrets), la traque à l’intérieur du Bebop d’une anomalie biologique les chassant (à la Alien), la confrontation avec un autre chasseur de primes perpétuellement en chapeau et voyageant sur un cheval, l’élimination d’un tueur psychopathe en costume de Pierrot... 60    PixaRom magazine Le ton est généralement léger, porté sur l’humour (comme Faye essayant d’arnaquer ses partenaires dès qu’elle en a l’occasion) mais, et c’est une grande force, arrive à composer avec des moments plus tragiques, porteurs d’émotions, sans que les deux atmosphères ne portent préjudice l’une à l’autre. Sous l’ambiance de western spatial il y a donc une couche de sérieux, comme avec les épisodes dédiés à approfondir le passé de chacun des personnages, permettant d’en faire autre chose que des figures dont les traits n’ont que pour but de s’insérer dans une optique comique. Cela permet aussi, au-delà de chaque épisode relativement indépendant des autres, d’inclure un fil rouge, notamment avec Spike qui était loin d’être le personnage nonchalant que l’on voit dans le présent de la série. A ce sujet, la dynamique entre les différents protagonistes est très bien construite, faisant que l’on ne s’ennuie avec aucun d’eux, encore moins avec Ed dont le comportement est pour le moins imprévisible. Il faut juste noter que pour les derniers épisodes, le ton devient nettement plus