PixaRom Sep.2014 | Page 51

BOUILLON DE PIXELS Le Neutre Bon est un personnage flexible qui peut très bien suivre un peu la loi ou bien la transgresser si ça peut servir. Il n’est pas cependant en total roue libre, car son but premier est le bien, c’est juste qu’il ne peut s’empêcher d’aider les gens qu’il croise sans pour autant se soucier de savoir si ce qu’il fait respecte les us et coutumes ou non. Mais généralement, face à deux solutions de même envergure ou totalement opposées, sur le plan de la Loi, il choisira souvent ce qui lui rapportera plus, car le joueur le joue ainsi et que le joueur aime bien avoir le sentiment d’accumuler des choses. Un vrai Neutre Bon pèsera le pour et le contre de chaque action et choisira la meilleure solution ou en tout cas la moins pire. Si par exemple Marie-Antoinette demande l’aide du Héros en lui expliquant que l’on veut la marier de force à un homme afin de sauver sa place sur le trône (le roi doit avoir une reine par exemple) et que cet homme est foncièrement bon, le Neutre Bon se trouvera face à un dilemme alors que le Loyal ou le Chaotique auront vite fait leur choix. Il se doit alors de peser le pour et le contre pour le bien commun. Si le Neutre Bon a alors la même logique que moi, il devra se rendre à l’évidence qu’il devra sacrifier le bonheur de la jeune fille et lui expliquer que son mariage permettra à un homme bon de régner plutôt que son frère qui a l’air d’être une belle pourriture égoïste et fanatique. Ce choix pourrait bouleverser sa vision du Bien et le faire évoluer alors vers quelque chose de plus intéressant qu’un piètre Boy-scout sans faveur. Cependant, si l’intérêt Roleplay du personnage est plutôt mince, son potentiel en Gameplay est assez impressionnant, car comme dit plus haut, le Neutre Bon ne se soucie pas de l’ordre, des coutumes ou de la bienséance pour faire le bien. Même s’il tâchera de les respecter car il aura tendance à penser qu’une société a besoin d’un minimum d’ordre pour bien fonctionner, mais que trop d’ordre peut mener au fanatisme ou à l’abus. Il est donc extrêmement souple, adaptatif, et le joueur l’incarnant peut sans aucun problème proposer des plans un peu illégaux sans se soucier de la cohérence de son personnage. Le Neutre Bon doit tout de même éviter d’en faire trop pour éviter de gonfler le MJ On ne le répète jamais assez, mais pour nous, un Neutre Bon, c’est banal Le Neutre Bon a pour particularité d’accepter toute les demandes d’aides, ce qui déjà en fait une belle poire (ben non, ce n’est pas le Loyal Bon, comme expliqué plus haut, le Loyal Bon ne va pas suivre aveuglément un bandit pour « sauver sa famille ») mais le Bienfaiteur est généralement apprécié de tous, car chacun sait qu’il peut lui faire confiance, même si c’est un petit souci légal ou traitant de la tradition. Donc, si jamais vos joueurs risquent d’être trop faibles avant de rencontrer un gros méchant, n’hésitez pas à allonger la route ou à multiplier les rencontres qui vont générer de l’expérience. A tous les coups, il y a forcément un Neutre Bon qui va vouloir accepter et emmener le reste de son groupe dans cette intrigue parallèle. Autrement ces petites choses, le Neutre Bon n’apporte pas plus à un groupe à part peut-être sa polyvalence et son ouverture d’esprit. Mais aussi généralement car les joueurs prennent cet alignement pour pas à avoir à s’occuper du Roleplay de leur personnage. En contrepartie, le Neutre Bon peut être ralenti par sa propre bienfaisance. Si votre groupe est confronté à une time limit plus ou moins invisible (ils doivent au moins être conscients à un moment que leur temps pourrait être limité par exemple mais sans que le MJ le leur dise explicitement, cela arrive souvent dans Cthulhu), balancer de multiples appels à l’aide sur leur chemin pourrait leur valoir de l’expérience, mais aussi une perte critique de temps. Le temps ne doit pas forcément s’arrêter en fonction de ce que les personnages décident, sinon cela enlèverait toute tension dramatique. Et si vos joueurs s’en plaignent, n’hésitez pas à leur dire que cela découle de LEUR choix et non du vôtre, et qu’il est convenu depuis un moment (grâce aux indices que vous leur aviez laissé) que si si, leur temps était bien compté pour réussir leur mission. Bien entendu, les conséquences ne seront pas obligatoirement funestes du genre « Paf, campagne terminée on arrête la partie ». Mais leur perte de temps pourrait leur valoir d’autres gros problèmes comme un renforcement ennemi, des monstres plus nombreux et présent voir même de nouveaux ennemis (comme la population ou la milice paniquée par le Mal gagnant du terrain et attaquant tout ce qui bouge). Le meilleur exemple de ce dilemme se situe dans Dead Rising où le joueur est parfaitement conscient de sa limite de temps. Il sera soumis à plusieurs missions, certaines servent à découvrir l’intrigue principale et d’autre ne servent qu’à sauver des survivants ou à affronter des psychopathes. Cependant, aucun Game Over ne surviendra si le joueur n’arrive pas à accomplir une mission de l’intrigue principale, le jeu continue. Néanmoins, en termes de scénario, c’est un échec et on découvrira une fin bonne ou mauvaise où là encore, c’est le joueur qui choisit ce qui en résulte. PixaRom magazine    51