PixaRom Sep.2014 | Page 34

BOUILLON DE PIXELS : LE BAZAAR DE LA LICHE rsion 'imme L U ne fois qu’il en a eu les moyens - techniques et autres - le jeu vidéo, pour une partie non négligeable, a eu la volonté d’aspirer le joueur dans les différents univers qu’il propose, le faire sentir dedans, en un mot, l’immerger. Si ce n’est certes pas en faisant une partie de Tetris que vous allez vous sentir plongé dans un monde exotique, s’échapper de la réalité (au sens positif du terme, n’est-ce pas, et non point comme coupure nette avec le monde réel), s’évader sur des chemins autorisant des activités autrement inaccessibles reste un des attraits du monde vidéo-ludique. Même en restant dans un cadre « terre-àterre » - il arrive peu souvent, par exemple, que celui rêvant de sensations fortes sur un circuit aille conduire une vraie Formule-1. L a causerie de ce mois-ci n’aura pas pour objet de narrer l’évolution des moyens pour rendre une expérience de jeu (plus) immersive mais bien de plusieurs procédés et éléments utilisés pour arriver à cette fin, sans se préoccuper donc de choses comme les divers accessoires allant dans ce sens- casque de réalité virtuelle et autres. En attendant de voir ce que va donner l’oculus rift, ce genre de gadget n’a de toute manière que rarement donné des résultats positifs. Car si c’est un but louable, créer de l’immersion n’est pas une entreprise aisée. Musique et graphismes y contribuent, cela va de soi, mais ce sont aussi, et peut-être avant tout, des mécanismes de fond qui y contribuent le plus, comme le souci d’avoir une cohérence interne (comme ne pas avoir un objet ayant un effet à un temps t et perdant ce 34    PixaRom magazine même effet à un temps t+1 sans aucune raison valable) liant le tout en un ensemble logique. Je cite la logique, et pourtant ce n’est pas toujours important pour l’immersion, amenant une certaine relativité dans la question. Ceux qui ont joué à Time Splitters : Future Perfect n’en auront probablement pas voulu au jeu s’il sacrifie la logique sur l’autel de la comédie avec les paradoxes temporels allant dans tous les sens, notamment dans la fameuse séquence où il n’y a pas moins de trois versions décalées dans le temps du personnage principal, juste pour les besoin d’un puzzle ! Ceci étant posé, les écueils n’en demeurent pas moins nombreux. Et comme pour les autres oeuvres de fiction, lorsqu’on n’a pas envie d’y croire, une portion de l’intérêt est aussi évacuée par la fenêtre, ce qui est rarement bon signe. Alors en avant Bob, restons sous l’eau !