PixaRom Sep.2014 | Page 20

PIXAROMELETTE DU MOIS Casualisation : véritable phénomène ou réveil d’un esprit sectaire ? Nnamhock: Depuis la nuit des temps, donc environ les années 1990, existe un sujet qui fâche les hommes. Un sujet si délicat qu'il éclipse même la dichotomie du bien et du mal. Un sujet qui divise tellement que la simple mention de celui ci rend déjà les gens hostiles : la casualisation des jeux vidéos! C'est bon ? Vous êtes bien déçus ? OK, alors maintenant que j'ai fait baisser la tension, on va pouvoir parler un peu plus sérieusement du sujet avec la certitude que vous allez être réceptifs et ouverts d'esprit. En même temps, « on ne fait pas de PixarOmelette sans casser des nœuds » me direz-vous... Bref, les jeux vidéos, avant d'être un phénomène aussi répandu, étaient un milieu très fermé, réservé essentiellement, selon les croyances populaires, à des bigleux boutonneux et dépourvus de vie sociale, parce que pas présentables. Or, et c'est là toute l'ironie de la chose, quand les gens ont découvert que les jeux vidéos c'était fun, et notamment grâce aux hipsters bobos aussi, le jeu vidéo s'est répandu, a pris son essor. Mais, comme toute passion nécessite un minimum d'investissement, et que les jeux vidéos, surtout en 90, nécessitaient simplement de l'investissement pour gratifier le joueur, les gens achetaient et jouaient pendant un certain temps, mais seul les vrais geeks restaient dessus bien après que le jeu ait cessé d'être « in »... Que faire donc ? Eh bien une des solutions, perçue par l'industrie du jeu vidéo, fut d'avoir le coup de génie de faire des jeux vidéos casuals. Ceux-ci sont d'abord nés sur consoles portables : idéales pour être emmenées un peu partout, jouer un peu par-ci, jouer un peu par-là, mais pas nécessairement passer une éternité dessus, juste passer le temps, les jeux casuals sur consoles portables devenaient assez populaires. Peu à peu, les téléphones portables ont suivi, avec Snake, pour ne citer que le plus connu... Et n'oublions pas nos chers amis les PC, sur lesquels nous avons le solitaire, le démineur, les échecs, le Mah Jong, pour flâner un peu au bureau... Oui, vous le remarquez : de plus en plus on en est venu à beaucoup jouer à des jeux casuals, car ils sont idéaux pour passer le temps quand on ne sait absolument pas quoi faire mais qu'on ne veut pas obligatoirement démarrer une activité trop chronophage, ou juste pour passer un petit temps d'attente... Ceci dit, ça, c'était dans les années 1990, maintenant nous sommes dans les années 2000, et si les jeux casuals existent encore, on assiste cependant à un autre phénomène : la casualisation de jeux non-intenté pour être strictement casuals à la base... 20    PixaRom magazine Prenons comme exemple World of Warcraft : à la base, monter de niveau était gratifiant, car long et laborieux. Les personnes de haut niveau étaient visiblement des personnes ayant investi un sacré temps de jeu, et donc, qui avaient acquis bon nombre d'expériences diverses sur leur parcours. Lorsque monter de niveau est devenu plus facile, on a rapidement vu arriver des gens nouveaux, n’ayant jamais joué au jeu et qui aimaient bien monter vite de niveau. Le seul problème est qu'ils n'avaient pas autant de temps pour améliorer leurs compétences acquises en cours de route, et donc, étaient fatalement moins bons au jeu, rendant plus difficile de progresser en groupe. En cela, les casus devenaient lentement mais sûrement la plaie du jeu. Un autre jeu où on a pu remarquer que les casus empêchaient parfois les joueurs de progresser : League of Legends (et je neparlerais pas de la communauté qui est plutôt odieuse dans son ensemble, à quelques exceptions près, non, vous pouvez aller lire le Rageux de Base du premier Pixarom pour ça, ça ira très bien).