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Dans le ciel déjà sombre, des
nuances de rose commençaient
à faire leur apparition en vastes
étendues, dévoilant le contour
de quelques nuages à l'aspect
cotonneux. Les reflets d'un soleil
éblouissant sur les vitres des
imposants immeubles de pierre
brute dessinaient, sur la rue en
contrebas, des taches de lumière
transperçant le voile obscur
dont la rue était recouverte.
Déjà, les lampadaires s'étaient
allumés, diffusant leur lumière
jaunâtre sur la quasi-totalité de
la rue assoupie; de rares passants allaient et venaient,
s'arrêtaient, discutaient, puis s'éloignaient calmement,
replongeant dans l'obscurité omniprésente des ruelles endormies
divergeant de l'artère principale.
Plus loin, au carrefour avec l'avenue de Wagram, un flot
ininterrompu de voitures circulait, se relayant, se suivant, tel un
troupeau de bétail affolé; les projections des phares sur les
bâtiments voisins créait un damier de lumière blanche crue,
illuminant l'intersection d'une clarté dont l'éclat inondait le ciel
d'une lumière diffuse.
Les vitrines des boutiques bordant la rue, illuminées elles aussi,
répandaient leur clarté sur la portion de trottoir devant elles,
donnant l'impression que les façades se réfléchissaient dans
quelque flaque d'eau statique. À l'angle de la rue, la croix
lumineuse d'une pharmacie encore ouverte répandait une lueur
verdâtre sur l'intersection, se reflétant sur les carrosseries
brillantes des voitures garées le long de la vitrine. En face, un
panneau publicitaire, situé devant un restaurant italien dont la
devanture arborait des couleurs chaleureuses, passait inaperçu
au milieu de la rue ensommeillée. Une dizaine de mètres plus
loin, dissimulée derrière un arrêt d'autobus désert, une petite