Paris et les Zola en herbe | Page 63

  63   Lorsqu’on sort de la station de métro « Trocadéro », le vendredi soir à 18h, on est surpris par le capharnaüm qu’offre ce vaste et bruyant endroit. On est rapidement emporté par une marée humaine. C’est un flot ininterrompu de touristes bigarrés qui s’échappent comme un vol de mouettes en direction des musées jumeaux, sentinelles des jardins que l’esplanade surplombe. Ces visiteurs doivent nager habilement à travers la barrière de corail que forment les vendeurs à la sauvette. Ces derniers leurs proposent foulards, tours Eiffel de toutes tailles, perches à selfie, petits chiens en fausse fourrure couinant misérablement, bracelets lumineux… Les touristes, tels une mer, armés d’appareils photos semblables à des harpons, envahissent l’esplanade sous le regard désabusé des statues d’or. Ils traversent la surface plate, tel une armada de bateaux traversant une mer calme. Ces derniers sont soudain confrontés à un dilemme cornélien : droite ou gauche ? Le résultat est le même, ils le savent, donc ils se séparent. Les mouettes se divisent en deux parties puis se retrouvent en bas. Dans les escaliers, des vendeurs, des touristes, et puis des mariés, se promenant, paisibles dans ce flot de personnes. Arrivés en bas, ils s’émerveillent devant les Jardins du Trocadéro. Au milieu, des fontaines, des canons à eau, un pavé d’océan au centre des jardins. Puis, de chaque côté, un terrain d’herbe, paisible, endroit de détente, souvent submergé de personnes en été. Trois directions possibles : aller tout droit jusqu’aux taureaux d’or, aller à gauche, ou à droite. Un long passage réservé aux piétons s’ensuit. Les visiteurs descendent d’un côté