Paris et les Zola en herbe | Page 53

  53   En se croisant, les quelques passants baissent le regard et pressent le pas. L’air âpre et froid leur mordille les joues blafardes. Des cernes leur contournent les paupières lourdes. Personne n’a dormi. Pourtant, on a la mine effarée, on regarde autour de soi, on se sent chassé, traqué. L’amertume des cieux se tresse avec celle de la Tour, de la rue, des trottoirs, et des visages pour obtenir une couleur fade et sèche, un blanc-gris omniprésent qui fait cligner les yeux. Les arbres, eux, ont à leurs pieds les quelques feuilles mortes, moroses, mornes, réflexion douloureuse des courageux inconscients q