Paris et les Zola en herbe | Page 50

  50   toujours aussi nombreux. On peut voir qu’ils adorent venir ici, ils oublient l’école et les devoirs qui les attendent, et profitent d’un moment de repos et de détente. Ils ne pensent qu’à jouer à la balle, à cache-cache ou faire du toboggan. Ils parlent, ils rient, ils crient. Des bancs accueillent, au milieu de magnifiques plantations de fleurs oranges et rouges, des couples d’amoureux pensant à leur avenir. Les Parisiens se promènent avec les yeux pétillants et le sourire. Quand ils franchissent le portail leurs soucis disparaissent, ils prennent un moment de repos, ils savourent leurs temps dans ce parc. De temps en temps des athlètes viennent tenter le parcours sportif, des familles avec des enfants s’offrent une chaleureuse balade, viennent passer un moment ensemble, oubliant leurs préoccupations, leurs peines, leurs difficultés. Souvent les enfants réclament une glace, la dernière avant l’hiver. Le parc est rempli de rire, d’ivresse, et de gaieté. Mais depuis ce jour, le parc s’est métamorphosé. Les enfants y sont moins nombreux, leurs sourires ont disparu, on peut voir la peur et l’inquiétude régnait dans leurs yeux. De moins en moins de monde vient savourer du temps dans le parc, les Parisiens traversent le square à toute vitesse, avec des marques d’angoisse sur leur visage. Avec ses bancs abandonnés, ses fleurs mortes, ses arbres nus, le square a perdu toute ambiance de joie, il est maintenant déprimé, seul et affligé. Les familles ne s’y promènent plus, les habitués non plus. Ce jour a été un jour horrible pour Paris ; depuis, plus personne n’est comme avant, la gaieté a quitté ce parc, et la frayeur a pris sa place.