Paris et les Zola en herbe | Page 34

  34   Je me rappelais ce que m’avait dit mon grandpère à propos des Champs Élysées. Je m’en souviens, me décrivant cette large étendue bétonnée, flanquée de chaque côté par d’imposants platanes, et qui débouchait sur l’Arc de Triomphe. Il aimait se rappeler que jadis tout le trafic des Champs Élysées consistait de quelques charrettes tirées par des chevaux ainsi que quelques bicyclettes. Il aimait décrire ces vestiges de temps plus calme. Il passait du temps à m’expliquer avec une grande précision à quoi ressemblait les bicyclettes auparavant. Celles qu’il décrivait, étaient bien rudimentaires à coté de celles que nous avons de nos jours: Un simple guidon, en réalité une barre de métal pliée, dépourvue des freins que nous maintenant. Ainsi que d’un simple cadre en métal sur lequel était fixé deux roues en bois ainsi qu’une selle d’apparence assez rustique constituée d’une pièce de métal modelé posé sur trois simples ressorts d’un grand inconfort. Un pédalier et deux pédales venaient compléter l’ensemble. Il me décrivait aussi avec une précision surprenante ces grands immeubles dits Haussmannien qui bordaient cette allée mythique. Ils étaient disposés en grands pâtés de maisons s’imitant à l’infini avec une symétrie remarquable. Il me parlait aussi des premiers lampadaires, de haut pylônes de métal peint le plus souvent en noir, surplombés d’une petit cabine ou l’on introduisait la lampe à huile et dont, même s’ils n’avaient qu’une efficacité assez médiocre on en justifier l’utilité grâce au côté assez romantique qu’il donnaient aux Champs Élysées, le berçant de ses lumières jaunâtres.