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Lorsqu’on pénètre dans le
jardin pour la première fois,
par la porte Vavin, tout
change. Les couleurs passent
des gris et beiges monotones et
tristes de la rue, avec comme
unique goutte de bonheur le
glacier Amorino; aux verts qui virent aux rouges des arbres.
A première vue, il ressemble au jardin d’une prison, avec ses
barreaux noirs surmontés de petites pointes dorées, possiblement
destinées a décourager les téméraires de grimper et de venir
dérober quelques fruits des vergés. Un seul détail nuit à son
apparence carcérale: sur les barreaux sont affichés les horaires
d’ouvertures du jardin et les spectacles ou expositions se donnant
dans le pavillon Davioud.
Et en effet, ce fut le jardin d’une prison puisque lors de la
révolution française, ce lieu a enfermé plus d’une personne
connue, dont Danton, David ou Desmoulins. Le jardin n’était
fréquenté que par les familles des prisonniers, venus rendre visite
aux leurs. Après avoir été un jardin de prison, le Luxembourg
connut d’autres aventures. On ne voit plus trace de la quinzaine
de bâtiments installés pour prêter main forte à l’Ambulance
du Palais, lors de l’invasion par la Prusse, en 1870. Mais le
jardin n’est pas resté longtemps comme Hôpital et se voit
transformer en champ d’exécution de Communards dès le 25
mai 1871.
Mais cela non plus n’a pas laissé de traces
permanentes, sauf une plaque accrochée à un
des murets en 2003, sur laquelle on peut lire: “Le
Sénat en hommage aux insurgés de la Commune de Paris
fusillés contre ce mur le 25 mai 1871.” Cette plaque
rappelle les passants à la réalité, elle leur rappelle
que Paris n’a pas toujours été aussi joyeux et
calme, mais était autrefois un lieu de persécution
et de meurtre à la chaine.