23
Ce matin-là, le Panthéon s’élevait
fièrement dans un ciel tempétueux. La
façade de ce monument magistral,
richement
ornée
de
sculptures
méticuleusement
taillées,
était
encadrée d’un triangle imposant situé
au dessus d’une inscription ancrée
pour l’éternité dans la pierre blanche.
« Aux grands hommes, la patrie
reconnaissante » :
cette
phrase
emblématique, témoignait de la
gratitude d’un peuple à ses scientifiques, à ses écrivains, à ses
résistants...
Le ciel s’assombrissait un peu plus pour devenir bleu grisé,
semblable à la mer pendant une tornade. Un vent violent
s’abattait sur l’édifice monumental. Le drapeau de la nation
volait et se déployait dans toute sa splendeur au gré du souffle
fort. La tour cylindrique qui surplombait l’édifice majestueux
resplendissait sous le feu du soleil légèrement couvert. Elle était
cintrée de colonnes pareilles à des mâts qui observaient les
dangers à venir de l’horizon. Ses petits balcons étaient souvent
utilisés afin d’admirer une vue imprenable sur tout Paris. Les
formes arrondies des fenêtres et du toit adoucissaient le bâtiment
qui était principalement formé de figures droites et
géométriques. Surplombant toute la hauteur, la petite tourelle
au-dessus du dôme, malgré sa taille était la pièce magistrale de
ce chef-d’œuvre. Elle, qui était si petite, tenait bon et résistait à
toutes les intempéries des siècles passés. Au bout de la rue
Soufflot, le haut de la tour Eiffel regardait le Panthéon
solidairement comme pour sceller une amitié éternelle.
Reportons-nous au jour où Zola fut enterré au Panthéon. La rue
Soufflot était remplie de fiacres tirés par des chevaux énergiques.
Une foule se rassemblait peu à peu sur la place et la cérémonie
commençait. Tous se tenaient debout, silencieux et respectueux.
Vêtus de noir, ils formaient une grande masse sombre comme
des vagues puissantes. Le cortège était porté par des hommes