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Cela faisait maintenant plus de deux longues et pénibles heures
que Sabine scrutait la rue des Deux Roues, en espérant voir
apparaître son amant, Gustave. Le soleil allait se coucher
derrière le square Barye, mais Sabine restait guetter, en fine
chemise de nuit à son balcon. Le froid fit rougir ses joues de
porcelaine. Son visage était sec, mais ses yeux ressemblaient à
des dômes de verre, illusion due à l’eau à la surface de ses yeux.
Sous son balcon se trouvait L’Îlot Vache, un restaurant qui était
connu dans tout Paris pour son bœuf bourguignon.
L’île Saint Louis est découpée de long en en large par la rue
Saint Louis, et de haut en bas par la rue des Deux Roues. Le
carrefour de ces deux roues était le centre de l’île. Les rues, fines
comme une feuille de papier, étaient bondées de passants, de
vagabonds errants dans tout Paris. Cette île fonctionnait comme
une véritable métropole, pouvant être totalement indépendante
du reste de la capitale.
Les murs qui protégeaient l’île de la Seine ressemblent à des
remparts, rappelant le temps de Vercingétorix, où Paris se
nommait Lutèce, et qu’elle devait se défendre seule des
envahisseurs Romains. Le square Barye faisait office de
parenthèses vertes dans cette petite métropole active et
dynamique.