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OUM COMPAGNIE MASSALA FOUAD BOUSSOUF PRÉSENTATION Après Transe en 2013 et Näss (Les gens) en 2018, Fouad Boussouf clôt avec Oum la trilogie consacrée à sa source d’inspiration essentielle depuis quelques années: le Maghreb et le monde arabe. En effet, les grands bouleversements en cours dans cette région viennent résonner avec les souvenirs personnels du chorégraphe, teintés de musiques et de danses traditionnelles. Autour de la rencontre entre sa culture arabe et occidentale, Fouad Boussouf utilise la danse hip-hop comme outil pour illustrer sur scène la poésie des corps, leur violence et les messages sous-jacents à chaque pièce créée. Dans son travail chorégraphique, les corps sont ainsi considérés comme la véritable première matière scénique. Le rythme, intimement lié au souffle et à la respiration des interprètes et du public, est également un élément essentiel au propos. Cette nouvelle création met à l’honneur les divas arabes, Oum Kalthoum, Ismahan, Leila Mourad, Fairouz, ces chanteuses emblématiques qui ont marqué leur époque et continuent de fasciner, aujourd’hui encore, bien au-delà du seul monde arabe. Fouad Boussouf s’y questionne sur la manière dont la danse hip-hop, née dans une culture très éloignée de son Maroc natal, s’est, avec le temps, intégrée dans son espace vital, d’abord sonore, puis corporel. Il continue ainsi sa recherche sur une danse physique, tribale, où les corps sont poussés dans leur dernier retranchement, à la manière de la transe répétitive, méditative ou exaltante, objet récurrent de son travail. « Et aujourd’hui grâce à elle (Oum Kalthoum) les paysans analphabètes récitent des vers raffinés, les nationalistes glorifient la langue, les mystiques entrent en transe et les femmes cloîtrées rêvent d’amour galant. » Naguib Mahfouz dans Oum Kalsoum, documentaire de Simone Bitton. « Lorsqu’elle chante, on est tous ensemble, on écoute la même chose et on nie un peu la réalité. On est dans l’ivresse de la nuit, on se sent bien, loin des yeux du pouvoir et des ennuis domestiques... C’est le tarab, cette ivresse esthétique qui a quelque chose de très maternel, comme une espèce de ventre commun qu’on ne peut pas quitter. » Selim Nassib, Oum, Ed. Balland. 2