INTERMEDE
Syphax résiste à l’ouest et veut garder sa liberté
tout en pensant à reconquérir le territoire de
Massinissa.
Après plusieurs batailles, appelées batailles
des grandes plaines, en -203, entre frères
ennemis, Massyles et Massaïsyles d’un côté
et Carthaginois et romains de l’autre côté, la
suprématie revint encore une fois à Massinissa
et son allié romain, le rusé Scipion l’Africain.
Dans la dernière bataille, Syphax est capturé.
Les Massaïsyles, en voyant leur chef capturé,
acceptent la reddition et s’allient à Massinissa.
Mais les carthaginois voient d’un mauvais œil
cette alliance et reprennent la guerre contre
les romains et Massinissa. Le fils de Syphax,
Vermina, s’allie avec un nouveau jeune chef
carthaginois, Hannibal, et veut reconquérir le
pays de son père, mais Massinissa, aidé des
légions romaines, prend le dessus en -202.
Syphax, après avoir choisi l’alliance avec Car-
thage, prit pour épouse Sophonisbe la punique,
connue pour sa beauté légendaire, et qui était
promise à Massinissa avant que ce dernier ne
s’allie aux romains, dit Appien. Mais l’Histoire
parle aussi de la rencontre de Sophonisbe et
Massinissa après la défaite de Syphax devant
les murs de Cirta en l’an de grâce 202 av.J.C.
Quelques historiens prétendent que Massinissa
l’avait épousée, mais d’autres attestent que sur
conseil de Scipion l’Africain, Massinissa renonça
à cette union. Et pour éviter le déshonneur,
Sophonisbe se suicida, raconte la légende.
Viennent après les années de trêve où Massi-
nissa essayera de reconstruire la Numidie en
instituant la sédentarisation, le travail de l’agri-
culture, construira des villes, lèvera l’impôt
pour constituer son armée et… prit plusieurs
femmes pour épouses avec lesquelles il aura
plus de quarante fils, la plupart morts avant lui.
« Qu’il était beau dans sa jeunesse et de taille
élevée. Il garda, jusqu’à l’âge le plus avancé,
une étonnante vigueur. Il pouvait rester une
journée entière debout ou à cheval ; octogé-
naire, il sautait sur sa monture sans aucune aide
et, comme les autres Numides, il dédaignait
l’usage de la selle. Il bravait tête nue le froid et
la pluie. À 88 ans, il commanda son armée dans
une grande bataille contre les Carthaginois ; le
lendemain, Scipion Emilien le trouva sur pied
devant sa tente, tenant un morceau de galette
sec qui constituait tout son repas», disait de lui
l’historien grec Appien.
Massinissa fut célèbre dans tout le pourtour de
la méditerranée. Dans l’île de Délos, en Grèce,
« Qu’il était beau dans sa jeunesse
et de taille élevée. Il garda, jusqu’à
l’âge le plus avancé, une étonnante
vigueur. Il pouvait rester une journée
entière debout ou à cheval ».
on lui éleva trois statues, dit-on. Chargé d’ans
et exténué de batailles, Massinissa mourut au
milieu de ses dix fils, qui vivaient encore, en
l’an 148 av.J.C.
Ses sujets lui construisirent, non loin de sa
capitale Cirta (Constantine), un mausolée à
son honneur. Un temple lui fut aussi dédié à
Dougga, en Tunisie. Un de ses petits-fils écrira,
comme lui, plusieurs années après sa mort, son
nom dans l’histoire de la Numidie Berbère. Il
s’appelait Jugurtha… •
O I L & G A S b u si n e ss / NU M É R O 2 7