Environnement
de voir une bonne partie servir d’inputs
pour faire fonctionner les usines d’in-
cinération, permettant de produire de
l’électricité urbaine pour des centaines
de milliers de foyers, notamment. Dès
lors, la question réside-t-elle dans
l’insuffisance de moyens en matière
de ressources humaines et finan-
cières affectées à nos Epic chargés de
débarrasser le plancher de la ville des
résidus ? Incombe-t-elle à la politique
publique des gestionnaires de la cité ?
Ou serait-ce l’indifférence de la société
civile dont le réflexe éco citoyen est,
faut-il souligner, loin d’être son credo,
voire dans bien des cas, aux antipodes
du «bien vivre ensemble» et du respect
de l’environnement immédiat dans
lequel elle évolue.
La société
civile, meilleur
partenaire pour
la préservation de
l’environnement
Comme il serait superflu
de multiplier les Epic
sans en semer la graine
de la culture écologique,
visant à faire naître une
attitude respons able chez
l’enfant d’abord, dans
l’école principalement,
puis faire évoluer des
réflexes éco responsables
chez la population.
de nos déchets urbains relève de la
quadrature du cercle au moment où
sous d’autres cieux les déchets ména-
gers sont valorisés à travers d’abord
le tri sélectif pour leur recyclage, avant
Au-delà de ces questionnements
relatifs à la salubrité publique tant à l’in-
térieur de la ville (espace intra-urbain),
qu’à l’extérieur de la ville, sa propreté,
son agencement, sa cohésion urbaine
et son harmonie, il serait simpliste de
stigmatiser l’autre pour juste se sous-
traire de sa responsabilité dans une
géographie partagée pourtant par tout
un chacun. Comme il serait superflu de
multiplier les Epic sans en semer la
graine de la culture écologique, visant
à faire naître une attitude responsable
chez l’enfant d’abord, dans l’école
principalement, puis faire évoluer
des réflexes éco responsables chez
la population. Dans la foulée, serait-il
malvenu de souligner que l’enfant chez
nous, ne fait pas encore la différence
entre un pot de fleurs et un bac à
ordures ? Le garnement ne sait pas
que s’il ne jette pas l’emballage de son
bonbon dans la rue, il économisera le
geste de nettoyer. Il ne sait pas non plus
qu’«arracher une plante, c’est déranger
une étoile» pour reprendre une sagesse
grecque chargée de bon sens et qui
met en évidence l’interaction qu’il y a
entre ciel et terre. Le geste raisonnable
semble parfois nous échapper, car ne
dit-on pas que « nettoyer c’est bon, ne
pas jeter c’est mieux Ce qui nous ren-
voie à juste titre au pertinent axiome de
Nicolas Hulot : «L’écologie est aussi et
surtout un problème culturel, le respect
de l’environnement passe par un grand
nombre de changements comporte-
mentaux». Pour ce faire, n’y a-t-il pas
lieu de mobiliser des ressources à
même de sensibiliser le citoyen et lui
faire prendre conscience des enjeux de
son environnement ? A l’exemple des
spots de sensibilisation diffusés sur
certaines chaînes TV mettant en avant
la nécessité de faire preuve de modé-
ration dans la consommation d’énergie
domestique, le rôle prépondérant des
médias dans des campagnes d’infor-
mation d’intérêt public serait davantage
salutaire dans une entreprise d’hygiène
publique ciblant les pensionnaires de
nos cités à acquérir des aptitudes éco
gestes vis-à-vis de l’environnement et,
par extension, améliorer leur cadre de
vie.
Il va sans dire que les autorités locales
ne doivent pas être en reste, encore
moins à la traîne. Elles ne doivent non
plus se montrer chiches en matière
d’initiative pour le bien-être public.
N’est-ce pas que la mission qui échoit
aux gestionnaires de la ville est de
favoriser de nouvelles valeurs, de
nouvelles habitudes, de nouveaux
comportements susceptible d’asseoir
la notion du respect de l’environnement
dans toute action publique et ce, grâce
à une concertation permanente avec la
population permettant de dégager des
solutions communes sur les questions
environnementales, en général et le
volet propreté publique, en particulier ?
En tout cas, c’est l’effort à consentir
pour un développement participatif
durable et le prix à payer pour un cadre
de vie urbain hospitalier. •
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