Oil&Gas Buisiness OGB 27 Internet | Page 30

Environnement éclairage naturel. Les intérieurs sont étudiés, autant pour favoriser une bonne circulation de l’air que pour une isolation thermique efficace. Ce mode de construction est claire- ment écologique et nécessite à peine quelques réajustements. Délaissé au profit de constructions dites modernes- le béton étant devenu un signe de modernité- on gagnerait à y revenir pour un meilleur respect de l’environnement, mais aussi, pour rester en adéquation avec notre culture, comme vivre en demeurant protégés des regards extérieurs. L’on peut aisément remarquer que les balcons et terrasses exposées dans les villes (imposés par la colonisation et conservés dans les constructions postcoloniales) ne sont pas utilisés pour leur fonction, alors que les patios d’antan étaient aménagés et quasiment utilisés comme une chambre commune en été. Dans ces constructions traditionnelles, l’absence de fenêtre donnant sur l’extérieur permettait autant de se protéger du rayonnement du soleil que des regards indiscrets. Tafilalet, une éco-ville dans le désert Si des institutions étatiques multiplient les séminaires et les rencontres pour sensibiliser les professionnels à la construction durable, une initiative citoyenne a donné des résultats plus rapides et plus concrets. Tafilalet est en effet la première éco-ville sortie du sable. Nichée au sommet d’un plateau dominant la vallée du M’Zab, elle a gagné le pari de faire fleurir le désert. Il s’agit d’un ksar de mille maisons construites manuellement en pierre locale. Ses habitants recyclent leurs déchets et ont chacun planté trois arbres lors de leur installation. Des palmiers et des arbres fruitiers qui poussent sans engrais chimiques ni pesticides. Un potager sera créé plus tard pour faire pousser des légumes qui nourriront gratuitement toutes les familles. L’eau d’arrosage est aussi issue du recyclage effectué avec la technique de la phyto-épuration. A Tafilalet, les quartiers sont nettoyés hebdomadairement et le ramassage des ordures obéi à des horaires strictes. A l’école, les enfants se familiarisent avec les questions écologiques et apprennent le nom des plantes. Cette éco-ville exemplaire est née d’une initiative populaire. Des intellec- tuels, scientifiques et architectes de Beni Isguen avaient créé la Fondation Amidoul, il y a une vingtaine d’année. Avec pour objectif de lutter contre la crise du logement, cette fondation a acheté une colline rocheuse pour la transformer en une ville respectueuse de l’environne- ment et avec des logements accessibles aux familles à faible revenus parce que construits avec un coût trois fois moins élevé que la moyenne dans le pays. Tafilalet a reçu le Prix de la Ligue arabe pour l’environnement en 2014. Et lors de la 22 ème Conférence des Parties sur le Changement Climatique (COP22), tenue à Marrakech (novembre 2016), la ville a obtenu le 1 er prix « coup de cœur des internautes city », adhérents à la plateforme (tous des professionnels de la construction durable) et le 2 ème prix du grand jury des villes durables, de la 4 ème édition du concours « Green Building & City Solutions Awards », organisé par Construction21. • 3 0 / O I L & G A S b u si n e ss / NU M É R O 2 7 / j u i l l e t - a o û t 2 0 1 7