EDITORIAL
Par Redouane Malek
«Il n’est pas de vent favorable
pour celui qui ne sait où il va»
Inquiétante cette déroutante situation, qui
veut que chaque semaine au gré du forceps,
le prix du pétrole tente de se maintenir
dans la barre fatidique des 50 dollars. Une
tendance vers le bas soutenu ou juste
éphémère, et c’est l’interrogation craintive
sur le comment du surlendemain.
Le discours récent dit «de la ceinture à
serrer» ajoute à cette sinistre impression,
que notre devenir ne peut se délier de la
courbe des prix du pétrole, et c’est la mort
dans l’âme que de s’entendre dire en face,
que les cinq ans passés dans la stratégie
de sortie de crise par la réorientation de
l’économie, se sont avérées vaines, et qu’en
plus les sommes dépensées sont parties en
fumée.
Sénèque le tragique, philosophe de la
doctrine du bon savoir, illustre dans le
propos repris dans le titre de l’édito, tout le
dramatique d’une condition similaire, lorsque
la pire des situations est de se retrouver à se
réjouir de son «statu quo», et d’attendre de
virtuels vents favorables, qui ne veulent plus
venir où qui se font désirer outrageusement.
Sommes nous donc condamnés à vivre cette
dure réalité, qui veut que sans le pétrole
point de richesse, et sans le gaz, point de
développement ? Après tant d’épreuves
passées, le constat est implacable et sans
appel, nous n’y arrivons pas.
Pire, nous avons perdu du temps, de l’argent
pour de grosses sommes est-il dit, et une
incapacité à voir où on va économiquement,
la navigation à vue à ses limites, l’épaisseur
du brouillard a rendu l’orientation impossible
au delà du champ du simple regard.
Le récent rapport de l’ONS rappelle qu’en
2030, l’Algérie devra compter avec près de
50 millions d’habitants, une projection d’une
population avec son lot immense de besoins,
qui nécessitera un véritable plan Marshall
pour notre économie pour les 15 années à
venir, et c’est une croissance à deux chiffres
qu’il faudra chercher, sinon tous les efforts
seront vains, tant ses besoins colossaux,
tireront vers le bas toutes tentatives de
développement durable.
Développement durable, telle est à notre
sens la clef que chacun de nous aujourd’hui
doit intégrer dans son esprit et son âme, pour
mener dès maintenant l’économie nationale,
non seulement vers la croissance, mais
vers le développement, un développement
appelé à générer cette croissance, synonyme
et seule garante de la cohésion nationale,
dans un environnement interne marqué par
la dislocation de tous, et un environnement
voisin marqué par l’incertain.
Il n’est nul besoin de se compliquer
l’explication pour se voir révéler le comment
des événements à venir, si le statu quo des
quatre dernières années se révélait encore
être un «bis repetita placent».
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