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Environnement

Une fierté palpable
Non , à L ’ ENST , les projets de recherches ne prendront pas la poussière dans les tiroirs des bibliothèques comme c ’ est hélas le cas de la plupart des mémoires soutenus . A contrario , ces réalisations présentées au Centre International des Energies Renouvelables du Québec , sont exhibées au milieu de la cour de l ’ établissement , comme pour défier les pessimistes et redonner confiance aux étudiants . Si palpable , la « fierté » dégagée par les responsables , encadreurs et étudiants , se passait de tout commentaire . Ce sentiment était même partagé par les autres étudiants venus prendre part à cette cérémonie . « Nous sommes contents pour eux , mais nous sommes surtout motivés ! », nous expriment des étudiants du premier cycle . Mais l ’ Ecole ne compte pas en rester là . M . Benabid affirme qu ’ il s ’ attèlera à attirer les partenariats dans les entreprises nationales et étrangères et vise même à faire de son Ecole un Incubateur technologique . A cette occasion , l ’ ENST a même mis au point un logiciel d ’ analyse des projets dénommé Retscreen . « La direction souhaiterait que l ’ ENST devienne un centre pilote pour ce type de dispositif . L ’ Ecole prévoit même le lancement prochain d ’ un laboratoire multidisciplinaire incluant les disciplines mécanique , informatique industrielle , électronique , télécoms et les ENR , transport et logistique , etc , « capable de répondre à n ’ importe quelle question du secteur industriel », selon les responsables de l ’ école . « C ’ est un premier pas . Lorsque nous avions commencé le projet nous étions trois personnes . Aujourd ’ hui , nous sommes un groupe d ’ entreprises , de spécialités et de partenaires . Demain , on sera encore plus nombreux . Aujourd ’ hui nous avons lancé un poteau photovoltaïque , demain , ils seront une dizaine installés au sein de l ’ Ecole , puis d ’ autres proposés à un quartier dans l ’ Algérois , puis à d ’ autres quartiers . Nous ne cesserons d ’ aller de l ’ avant !», affirme avec détermination le Professeur Haraoubia .
Crise de confiance entre l ’ Université et l ’ entreprise ?
La réussite de cette expérience pilote n ’ éclipsera pas pour autant les dysfonctionnements que connait le monde de la recherche scientifique , parmi lesquels , l ’ absence de coordination entre différents centres de recherches , et entres les centres de recherches , les tutelles et le monde entrepreneurial . Des dysfonctionnements qui isolent souvent le chercheur , pour ne pas dire l ’ abandonnent , au moment où le monde de l ’ entreprise , ne le connaissant pas , sollicite les services des compétences étrangères , qui , ironie de la situation , reviennent souvent vers ce chercheur local . Une situation si récurrente , et observée dans toutes les disciplines que le professeur Bensebaa explique par le manque de financement opérationnel susceptible d ’ accompagner les projets de recherches qui ne donnant pas d ’ appui au chercheurs , laisse les projets scientifiques de ce dernier sans continuité . D ’ autre part , c ’ est le problème de communication , que le professeur de York University impute à l ’ étudiant , qui « bloque » la coopération entre l ’ Universitaire et l ’ entrepreneur .
« De manière générale , les entreprises locales manquent de ressources humaines , et les étudiants nationaux surprennent les universités étrangères par leurs talents , mais il y a un problème de communication entre les institutions et même de la part des étudiants . Le chercheur algérien ne sait pas se vendre ! Il ya une grande défaillance en matière de communication sur laquelle le chercheur algérien doit travailler », constate-il . Le professeur Haraoubia va plus loin en expliquant cette situation par l ’ absence de confiance entre les deux parties . « Nous avons une crise de confiance . En cherchant à mener des études , des Algériens se tournent vers des bureaux d ’ études étrangers , lesquels ne connaissant pas le terrain local , reviennent vers des Algériens . Nous aurions pu avec l ’ établissement des liens , court-circuiter le partenaire étrangers et travailler entre Algériens », a-t- il estimé . L ’ absence de coordination entre les différents acteurs d ’ un secteur , était le point le plus abordé lors du débat de l ’ ENST , soldé par le résultat surprenant « d ’ absence de communication entre les parties ! ». « Si l ’ on arrivait à coordonner tous ces projets isolés , nous pourrions développer à la fois la situation universitaire et industrielle en Algérie . Il faut trouver celui qui pourrait et aurait l ’ autorité pour le faire . •
26 / OIL & GAS business / NUMÉRO 27 / juillet-août 2017