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EDITORIAL Par Redouane Malek A faire, Affaire L’Algérie ne semble pas du tout être dans les bonnes grâces du « Ease of doing business » ou « la facilité de faire des affaires » de la Banque Mondiale. Pour la cinquième année consécutive, le pays continue d’être à la traîne, même si - bémol pour 2016 - il a progressé de sept places par rapport à l’année 2015. Que se passe-t-il donc pour que dans cette eau si turbide, nous restons toujours aussi loin de ces fameux standards internationaux, là nous parlons de la Banque Mondiale, et on est loin de ses classements dont l’objectivité est toujours sujette à caution. La crise pétrolière qui a frappé le pays a eu l’effet d’un coup de taser sur l’orientation économique et l’amélioration du climat des affaires, et en cela force est de reconnaître qu’avec un saut de sept places, l’Algérie pour une première se hisse au premier rang des pays du Maghreb, limpide consolation dans une eau toujours turbide, mais à quand l’électrochoc ? Mahatma Gandhi disait : «  La vraie moralité ne consiste pas à suivre les chemins battus, mais à trouver la voie véritable pour nous même et à la suivre avec intrépidité. » Les absolus de cette fameuse Loi de finances complémentaire de 2009, méritent plus qu’un simple toilettage de forme, tant la règle très décriée de la minoration de la participation à 49% pour les sociétés étrangères est devenue un point de rupture pour tous les investisseurs. La question qui se pose aujourd’hui et à laquelle il appartient de répondre clairement, est celle de savoir si nous avons établi le bilan de cette mesure dix ans après, et si son maintien en l’état est réellement un gage de salubrité y compris pour des projets de simple manufacture. Si la majorité des personnes avisées sur la question comprennent que la mesure puisse être maintenue pour les secteurs stratégiques, le constat du maintien général de cette dernière tous secteurs confondus a eu un mérite, celui de faire partir les investisseurs. Lady Olga Maitland, amie de l’Algérie et fervente partisane de son développement, que je cite au titre de l’illustration, craint aujourd’hui que cette surdité à revoir cette mesure, ne pousse désormais les investisseurs britanniques à aller voir ailleurs. D’autres le disent aussi, et durant toute l’édition du salon Napec à Oran au mois de mars, cet aspect n’a eu de cesse d’être débattu. Il appartient aujourd’hui de savoir dans la plus grande des transparences pourquoi cette mesure est-elle devenue si incontournable, et la nouvelle loi 16-09 du 03 août 2016 portant révision du code de l’investissement a prolongé cette confusion, notamment en instituant sans visibilité et portée pour les investisseurs étrangers, la mesure sur l’exercice du droit de préemption, en plus de celle décriée des 49/51. Les IDE s’organisent de plus en plus autour des Chaînes de valeur mondiales (CVM) qui cherchent à tirer parti des avantages comparatifs respectifs des différents pays. Pour peu que l’Algérie puisse offrir des opportunités qui vont dans le sens des CVM, il n’y a pas de raison que les IDE ne se manifestent pas et en force sur le sol national. En somme pour faire des affaires, l’Algérie doit impérativement sortir de son ornière. O I L & G A S b u si n e ss / NU M É R O 2 4 / a v ril 2 0 1 7 / 3