Montréal pour Enfants vol. 17 n°5 Automne 2017 | Page 14

Nouvelle Collection l ’ enfant une discussion qui va permettre d ’ être plus dans la réponse émotive du texte et de rester très proche de l ’ enfant et du langage symbolique qui est utilisé dans le conte , et du langage que l ’ enfant luimême doit utiliser pour exprimer ce qui l ’ interpelle dans une histoire . Dès que l ’ on sort de ce langage symbolique , on s ’ éloigne de ce que peut vraiment être l ’ expérience de bibliothérapie . », affirme Katy Roy .

Se mettre à hauteur d ’ enfant
Qui dit émotion suppose aussi authenticité de la part de l ’ enfant comme du parent . Pourtant , plusieurs intervenantes croient qu ’ il peut être plus sage , pour le parent , de laisser l ’ enfant s ’ exprimer sur ce qu ’ il lit avant de donner son impression , car l ’ avis du parent a beaucoup d ’ importance pour l ’ enfant , qui pourrait chercher davantage à lui plaire qu ’ à s ’ adonner à sa propre exploration . Cependant , pense Sarah Bédard- Goulet , puisque l ’ enfant demeure très à l ’ écoute de ce que semble ressentir son parent , il vaut peut-être mieux ouvrir le jeu … et bien choisir ses mots : « Si l ’ enfant sent que , physiquement , on se contracte un peu , je crois que c ’ est bien de le dire “ Je me sens comme ça parce que je vois ça et ça me fait ça ”. Mais exprimer ses émotions , ce n ’ est pas dire à l ’ enfant “ Eh bien voilà : tu dois penser comme ça ”. Il y a donc une nuance entre les deux et je crois que c ’ est ce qui est le plus important : dire ce que l ’ on ressent sans le présenter comme la bonne réponse . »
Se laisser guider vers un dialogue
Le fait d ’ amener l ’ enfant à nous raconter l ’ histoire à sa manière peut aussi nous en apprendre beaucoup sur la manière dont il l ’ a perçue et ressentie . Toutefois , pour que l ’ enfant ose se dévoiler , il faut souvent que le parent sache se faire bon interrogateur , en évitant autant que possible que l ’ échange puisse s ’ apparenter à une évaluation . « Je n ’ irai pas du tout dans le côté descriptif ; par exemple , je ne lui poserai pas des questions qui vont tester ses capacités de lecture “ De quelle couleur est le chapeau de la princesse ?” ou “ Combien il y a de nains dans l ’ histoire ? ”, parce que cela va vraiment du côté cognitif , de l ’ école , et ce n ’ est pas du tout cela que l ’ on veut encourager : nous , on veut vraiment aller voir au niveau du ressenti , au niveau du plaisir de la lecture », mentionne Sarah Bédard-Goulet , en ajoutant que ces interrogations peuvent porter autant sur le contenu et les raisons du choix du livre que sur les mots , les sons et les rythmes , auxquels les enfants se montrent généralement très sensibles .