Montréal pour Enfants vol. 17 n°3 Été 2017 | Page 23

Vas-y, je suis là Se mettre à l’écoute de son enfant et démontrer son empathie envers ses peurs ou sa tendance à s’isoler à la maison ne signifient pas pour autant obtempérer à ses demandes pour limiter ses contacts sociaux ou les autres défis qui l’effraient : la tentation peut être grande pour un parent de s’apitoyer sur les souffrances de son enfant : « Dès que l’enfant est placé dans une situation de nouveauté, il se sent inconfortable et pleure beau- coup, alors les parents essaient de lui éviter ce genre de situation autant que possible. Mais ce genre d’atti- tude de protection peut parfois avoir un effet paradoxal et renforcer les choses. À l’inverse, il y a peut-être des parents qui vont dire que c’est un défi plus grand pour leur enfant, mais qu’il est important qu’il puisse l’affronter quand même pour être capable d’affronter ses inhibitions dans ce genre de situation », explique Frédéric Nault-Brière. Car, en effet, si plusieurs angoisses peuvent limiter l’envie des enfants et des jeunes de se livrer aux acti- vités sociales et à la multitude des « premières fois » Anik Routhier Maman et enseignante en Éducation à l’enfance propres à leur âge, les jeunes plus dépressifs, de leur côté, peuvent sentir le besoin d’éviter les situations qui leur semblent au-dessus de leurs forces et perdre peu à peu l’attrait pour l’ensemble de leurs activités, même celles qu’ils aimaient auparavant. Afin de pré- venir l’aggravation de ces situations, les chercheurs proposent de multiplier les expériences sur une base la plus prévisible et rassurante possible et, s’il le faut, offrir son accompagnement : « Si je sais que mon enfant est très amie avec une autre et qu’elle me dit qu’elle ne veut pas aller à la fête et que je comprends, en la questionnant, qu’elle ne veut pas y aller parce qu’il va y avoir trop d’enfants, mon rôle serait de l’accompagner, c’est-à-dire que, dans la mesure où l’intégrité de mon enfant n’est pas menacée, je sais que c’est sa part à elle ; comme parent, je devrais être sécurisant. Je peux accompagner mon enfant à la rencontre d’amis. Je vais dire aux parents que je vais rester peut-être une demi-heure, juste le temps que mon enfant s’acclimate et je vais essayer de soutenir mon enfant dans cette phase d’intégration : qu’est-ce qu’on fait dans ce genre d’interaction sociale ? On va