Montréal pour Enfants vol. 17 n°3 Été 2017 | Page 18

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mieux vivre

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l ’ on n ’ applique pas , mais que l ’ on aurait tout intérêt à introduire pour simplifier le quotidien …
Personnellement , j ’ ai souvent remis mes propres exigences en question . Et parfois , ce fut après des batailles interminables dans lesquelles j ’ ai failli mourir au bout de mon sang de mère de famille . 😉 Le meilleur – et le plus ridicule , j ’ en ai presque honte – exemple de combats inutiles que j ’ ai menés est celui de l ’ éclairage de la maison . Évidemment , c ’ est moi qui paie la facture d ’ électricité . Logiquement , j ’ aime donc que les lumières soient éteintes dans les pièces où il n ’ y a personne . Or , mes enfants et mes ex-conjoints n ’ ont jamais accordé la même importance à cette économie de bout de chandelle . Pendant plusieurs années , je me suis donc obstinée à « chercher le coupable ». Lorsqu ’ une pièce était illuminée sans raison , je partais en quête du coupable pour qu ’ il vienne réparer son crime , c ’ est-à-dire fermer l ’ interrupteur . Je me disais qu ’ à force d ’ insister les gens finiraient par comprendre . Mais non : je me battais contre quatre ou cinq personnes partageant une force d ’ inertie contre laquelle je ne pouvais rien . Je perdais un temps fou et une dose d ’ énergie considérable à imposer à mon entourage une conséquence logique , mais sans effet . Mon obstination a duré longtemps , puis un jour , comme ça , j ’ ai décidé de baisser les bras et de fermer moi-même la lumière lorsque nécessaire . Ce fut une révélation ! Ce jour-là , méritant un X sur le calendrier , je me suis libérée de tout un poids et , depuis ce temps , je croise encore tout un tas de luminaires allumés sans raison , mais je les éteins en toute sérénité .
Le but de cet exemple est sans conteste de vous amener à identifier les confrontations récurrentes qui grugent votre énergie , alors que cela pourrait être évité , si vous cessiez ou diminuiez tout bonnement vos attentes . Personnellement , j ’ aime que le lavevaisselle soit rempli selon un schéma géométrique préétabli pour optimiser l ’ usage de l ’ espace ( ouf !). Cependant , je me contente qu ’ il soit rempli , point à la ligne , pour autant que je n ’ ai pas à mettre la vaisselle des autres membres de ma famille dedans .
J ’ ai aussi lâché prise sur l ’ habillement de mes filles . À quoi bon ? Si elles se trouvent à leur avantage , tant mieux , même si je suis d ’ un autre avis ! Cela dit , je garde le droit de dire non pour acheter un vêtement ou un accessoire que je considère comme laid . Elles peuvent économiser pour se le procurer elles-mêmes !
AVEZ-VOUS TROP DE RÈGLES ?
Êtes-vous consciente de toutes les règles et de tous les « il faut » que vous imposez à votre famille et à vous-même ? Essayez de dresser la liste de ces règles spontanément . Ensuite , prenez quelques jours pour observer ce qui sort de votre bouche et ce que vous exigez de votre famille . Demandez à votre conjoint de participer à votre analyse , au besoin , ou osez lui montrer votre liste finale pour vérifier s ’ il perçoit la situation telle que vous . Lancezvous ensuite le défi de rayer de la liste une bonne proportion des éléments . Vous vous dites que cela n ’ a pas de sens ? Selon la loi de Pareto ( loi du 80 / 20 ), vous chialez probablement 80 % du temps sur 20 % des comportements de vos enfants . À l ’ inverse , vous accordez 20 % de vos interventions à 80 % de leurs comportements ( car chacun de ceux-ci apparaît moins fréquemment ). Alors , pourquoi ne pas mettre votre énergie sur les 20 % des comportements qui vous dérangent vraiment , et appliquer un peu d ’ ignorance intentionnelle au reste ? Vous serez probablement fort surprise du résultat positif que cela peut générer …
Bref , au fil des années , je me suis ainsi questionnée : l ’ énergie investie vaut-elle le résultat obtenu , ou seraije plus heureuse autrement ? Pour chaque « dossier » familial , j ’ essaie donc de trouver le juste milieu entre ce sur quoi je peux lâcher prise et ce qui représente un sain contrôle . C ’ est beaucoup plus apaisant !
En outre , ne mettez pas de barrières là où il n ’ y en a pas . Tout ce que vous interdisez à vos enfants devrait être un véritable interdit … La sécurité de votre enfant prime , évidemment , mais il est aussi normal de se faire parfois un peu mal et d ’ apprendre à votre enfant à développer son jugement face au danger . N ’ oubliez pas que l ’ interdit suscite l ’ envie ! Il vaut mieux enseigner aux enfants la modération !
Par ailleurs , certaines règles sont faites pour être contournées … ou changées ! Par exemple , est-ce si grave si votre enfant mange un dessert avant le repas de temps à autre ? Ou s ’ il saute le bain ? S ’ il se couche tout habillé parfois ? Si sa chambre est