Montréal pour Enfants vol. 17 n°3 Été 2017 | Page 13

13 pas nécessairement. Vous devez rester vous-même : si vous détestez le sport, ne vous organisez pas pour être la personne qui accompagne le plus jeune à toutes ses parties de hockey. Vous allez finir par vous arracher les cheveux. »  De tels constats amèneront inévitablement des remises en question dans le nouveau groupe familial. Cependant, Marie-Christine Saint-Jacques croit que l’intransigeance pour protéger l’unité familiale risque de mener à une impasse. Les partenaires doivent réussir à discuter d’égal à égal, afin que chacun maintienne son envie de s’investir et qu’un nouvel équilibre puisse être atteint : « La famille ne peut pas fonctionner seulement avec les besoins des enfants. Une famille comprend un système conjugal et parental avec des enfants et la famille au complet, et l’on doit tenir compte des besoins de tout le monde. Donc, un parent qui dirait “Ma priorité, c’est mes enfants”, et qui ferait fi des besoins du beau-parent, pourrait entraîner que le beau-parent n’exprimerait jamais vraiment ce qu’il ressent et vivrait des insatisfactions notamment conjugales, ou que le beau-parent vive une réelle difficulté à prendre sa place. » Pascale Reny en vient même à penser que cette négociation peut être un beau cadeau que les parents font à leurs enfants, même s’ils doivent, pour y par- venir, exiger d’eux quelques sacrifices : « Parce que, dans la réalité, pour que les enfants soient heureux et fassent des apprentissages constructifs, il faut qu’ils aient des modèles de parents heureux, des modèles de relations de couple heureuses et des modèles d’adultes qui sont capables de reconnaître et d’exprimer leurs besoins adéquatement et des façons constructives de vivre des expériences de vie agréables. L’image du parent qui sacrifie tout pour ses enfants, c’est épouvantable pour les enfants qui portent tout un fardeau de redevances. Et on leur envoie le message que d’être adulte, c’est ça. Entre le parent qui est totalement ignorant des besoins de ses enfants et celui qui est envahi par les besoins de ses enfants, l’impact négatif est pratiquement égal. » Par ailleurs, le bagage d’expériences différentes qu’apporte avec lui le nouveau venu ne constitue pas seulement un obstacle. Il permet également de trouver d’autres perspectives pour rejoindre les enfants dans ce qu’ils aiment : « L’important,