Montréal enSanté V8N2 Printemps/Spring 2016 | Page 70

Un pas de plus dans le diagnostic de la maladie de Parkinson Par | By Julie Robert I l y a six ans, Eileen Cortina a appris qu’elle était atteinte de la maladie de Parkinson , à l’âge de 50 ans. En quittant le cabinet de son médecin de famille, elle s’est d’abord dit : « C’est impossible. Je suis trop jeune pour avoir le parkinson. J’ai un mode de vie très sain, je fais beaucoup d’exercice et il n’y a pas de cas dans ma famille. Ça doit être autre chose! » À l’époque, Mme Cortina était une femme très active qui travaillait comme directrice des ventes dans une grande entreprise de Montréal. Toutefois, un an avant son diagnostic, elle a remarqué quelques changements. « J’ai commencé à me sentir très fatiguée, et mes mou- vements étaient beaucoup plus lents. Je n’avais plus la même dextérité et j’éprouvais de la difficulté à écrire », se rappelle-t-elle. La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus répandue dans A step further in Parkinson’s disease diagnosis S ix years ago, at age 50, Eileen Cortina was diagnosed with Parkinson’s Dis- ease. Her first thoughts after leaving her family doctor’s office were: “It is impossible. I am too young to get Parkinson’s Disease. I have a very healthy lifestyle, I exercise a lot and there is no history of Parkinson’s disease in my family. It has to be something else!’’ At the time, Cortina was a very active le monde, après la maladie d’Alzheimer. On estime qu’environ 100 000 Canadiens en sont at- woman working as a Sales Director at a cellules qui contrôlent le mouvement, l’humeur, le sommeil et la cognition. Les symptômes, fore being diagnosed, she started noticing teints. Ce trouble neurologique est lié à la mort de certaines cellules cérébrales, y compris les qui incluent des tremblements, la lenteur des mouvements, la raideur et la rigidité, les troubles du sommeil, la perte de l’odorat, la dépression et une dysfonction cognitive, peuvent se déclarer dès la trentaine, mais font surtout leur apparition dans la soixantaine. Même si certains médicaments et traitements cliniques peuvent contrôler ou réduire les symptômes, rien ne peut guérir la maladie de Parkinson. Puisque d’autres maladies partagent big company in Montreal. But, one year bea few changes. “I started to feel very tired and my movements were much slower. I didn’t have the dexterity I had before and it was becoming harder to write,’’ she says. Parkinson’s Disease (PD) is the second certaines caractéristiques, mais s’associent à d’autres traitements, il est important de poser le most common neurodegenerative disorder sont atteints peuvent mener une vie productive de longues années après le diagnostic. estimated 100,000 Canadians suffer from diagnostic pour bien traiter le parkinson. Grâce aux médicaments, la plupart des gens qui en De nouveaux critères pour poser un diagnostic de maladie de Parkinson Selon le Dr Ron Postuma, neurologue à l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill (HGM-CUSM), le taux de diagnostics erronés peut atteindre 25 %. « Il est im- possible de parvenir à une certitude diagnostique absolue pendant la vie du patient, parce que la maladie ressemble beaucoup à d’autres troubles neurologiques, explique le Dr Postuma, qui travaille sur la maladie de Parkinson depuis 15 ans. En plus de bouleverser les patients, un diagnostic erroné cause des problèmes aux chercheurs, car les données accumulées pendant les études cliniques peuvent être compromises par le bassin de sujets. » À l’heure actuelle, un diagnostic de parkinson ne peut être établi que par l’analyse de l’historique médical et un examen neurologique effectué par un clinicien spécialisé dans les in the world after Alzheimer’s disease. An it. It is a neurological condition related to the death of specific brain cells, including cells that control movement, mood, sleep and cognition. The symptoms, which include tremors, slowness of movement, stiffness or rigidity, sleep disorders, loss of the sense of smell, depression, and cogni- tive dysfunction, can appear in people as young as their thirties, but more commonly appear after 60. Although some drugs and clinical treat- troubles du mouvement, mais il n’existe pas de test objectif pour le confirmer. Cependant, une ments can help control or minimize symp- Parkinson and Movement Disorder Society (MDS), pourrait ouvrir la voie à l’amélioration du diseases have similar features but require récente recherche dirigée par un groupe international d’experts, chapeauté par l’International diagnostic et à l’évolution du traitement de la MP. «  Étant donné les dernières découvertes scientifiques et percées technologiques, nous avons pu dresser une nouvelle liste de critères fondés sur le diagnostic clinique de spécialistes », commente le Dr Postuma, qui est également chercheur à l’Institut de recherche du CUSM et à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, le Neuro, et qui a coprésidé le groupe de travail de la MDS avec la Dre Daniela Berg de l’Université de Tubingen, en Allemagne. « Nous voulions créer un critère de comparaison pour systématiser le processus diagnostique, le rendre g 68 MONTRÉAL enSANTÉ PRINTEMPS 2016 toms there is currently no cure. Since other different treatments, making a diagnosis is important for properly treating Parkinson’s. With medication, most people with Parkinson’s can live productive lives for many years after diagnosis. gg