Montréal enSanté MES V9N4 Automne/Fall 2017 | Page 73

CENTRE UNIVERSITAIRE DE SANTÉ MCGILL MCGILL UNIVERSITY HEALTH CENTRE g Comment avez-vous découvert les soins palliatifs ?
C ’ était vers la fin de ma formation en psychologie , lors d ’ un stage au Programme de soins palliatifs et de soutien pour les patients du CUSM atteints de cancer . À l ’ époque , il était situé à l ’ Hôpital général de Montréal . J ’ ai eu la piqûre : on rencontre des gens à un moment crucial de leur vie , où on peut avoir peur de côtoyer la mort , mais ces moments sont pleins d ’ humanité et d ’ intensité . Des fois , nous verrons un patient qu ’ une seule fois , mais cette rencontre sera décisive et très touchante . À la fin de mon stage , j ’ avais envie de rester . Comme la psychologue de l ’ unité prenait sa retraite , j ’ ai eu l ’ opportunité de lui succéder .
Quelle sorte de soutien offrez-vous ?
On travaille autant , voire plus souvent avec les familles qu ’ avec les patients , car quand ceux-ci arrivent aux soins palliatifs , ils sont déjà très malades et fatigués , et parfois même inconscients , et ce ne sont pas toujours eux qui ont le plus besoin de soutien psychologique . Pour leur part , les membres de la famille ont un grand besoin d ’ être soutenus , parce que c ’ est difficile d ’ être le soignant de quelqu ’ un qui va mourir . Il peut y avoir des conflits à régler , des choses à pardonner . Il peut aussi être difficile de dire au revoir à l ’ être aimé ou de savoir comment parler de la mort à un enfant .
Comment se déroulent les rencontres avec les membres de la famille ?
Nous les rencontrons pendant que les patients sont hospitalisés et leur offrons un espace où ils peuvent exprimer leurs émotions , qui sont parfois paradoxales . Ils peuvent ressentir de la tristesse , de la colère , de la culpabilité . Des fois , ils sont au bord de l ’ épuisement et peuvent avoir hâte que le patient s ’ en aille . C ’ est très difficile . Ils ont alors besoin qu ’ on les rassure et qu ’ on leur explique que ce qu ’ ils vivent est normal . Nous les encourageons aussi à prendre soin d ’ eux , à ne pas s ’ oublier . Ils ont le droit de prendre une journée de congé , de ne pas être continuellement au chevet du patient .
Comment se passe un suivi de deuil ?
C ’ est variable . Ça peut aller de quelques rencontres à environ un an dans les cas les plus complexes . Certaines personnes n ’ ont besoin que d ’ une ou deux rencontres pour qu ’ on leur explique le processus de deuil , qu ’ on leur propose des outils et qu ’ on normalise leur vécu . D ’ autres peuvent vivre un deuil compliqué et avoir davantage besoin de soutien pour passer au travers .
Quels sont les moments les plus difficiles pendant un deuil ?
La première année est souvent la plus éprouvante , parce qu ’ on vit toutes les premières fois sans l ’ autre : le premier Noël , le premier anniversaire , la première fête des Mères . On fait le tour du calendrier sans l ’ être aimé , et à chacune de ces occasions , on peut revivre des moments difficiles . M gg How did you discover palliative care ?
It was during an internship with the MUHC Palliative Care service , towards the end of my training in psychology . The experience affected me deeply : we meet with people at a crucial time in their lives , where we can be scared to feel the cold touch of death , but these moments are full of humanity and intensity . Sometimes we see a person only once , but the meeting will be significant and very touching . At the end of my internship , I wanted to stay and , as the psychologist of the unit had just retired , I had the opportunity to replace her .
What kind of support do you offer ?
We work as much , if not more often , with families than with patients because when patients are transferred to palliative care , they are already very sick and tired , sometimes even unconscious , and they are not always the ones who have the greatest need for psychological support . For their part , family members have a great need to be supported , because it is difficult to be the caregiver of someone who is dying . There may be conflicts to resolve , things to be forgiven . It can also be difficult to say goodbye to the loved one or know how to talk about death to a child .
How do meetings with family members happen ?
We meet them while the patients are hospitalized and offer them a space where they can express their emotions , which are sometimes paradoxical . They may feel sadness , anger , guilt . Sometimes they are on the brink of exhaustion and may be anxious for the patient to pass away . It ' s very difficult . They need to be reassured and told that what they are experiencing is normal . We also encourage them to take care of themselves - not to forget themselves . They have the right to take a day off and not to be constantly at the bedside of the patient .
How do you ‘ follow up ’ on grief ?
It is variable . It can range from a few meetings to about a year in the most complex cases . Some people need only one or two meetings to explain to them the process of mourning , offer tools and normalize their experiences . Others may experience complicated grief and need more support to get through it .
What are the most difficult moments during bereavement ?
The first year is often the most challenging because it will be the first time without the loved one ; the first Christmas , the first birthday , the first Mother ' s Day . The trip around the calendar without our loved one , and each occasion can cause painful moments for those still alive . M
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