Montréal enSanté MES V10N3 Été/Summer 2018 | Page 12
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J
’essaie de comprendre l’amour éternel que voue l’Amérique du
Nord à l’automobile.
J’ai lu Sur la route de Kerouac. Je pense même avoir compris.
Certains de mes personnages cinématographiques favoris ont
pris vie le long des kilomètres parcourus dans des films classiques
de « road trip » : Thelma et Louise, Sideways, Little Miss Sunshine et
Voyage tous risques.
Certains de mes voyages les plus marquants et mémorables im-
pliquaient quatre roues, deux phares et une jolie passagère. Dans
notre culture, c’est un rite de passage : saute dans la voiture, mets
le CD de Springsteen Born to Run, dirige-toi vers l’autoroute et pro-
nonce les bonnes vieilles métaphores de liberté et d’aventure.
Pour ma part, les « road trips » d’été qui deviennent des pèleri-
nages, des séjours spirituels ou un événement familial annuel sont
faciles à accepter.
Ce que je ne comprends pas, c’est la multitude de Montréalais qui
refusent de laisser tomber leur véhicule, même une fois par semaine,
pour se rendre au travail. Et c’est encore pire en été, aussi connu
comme la saison parfaite pour faire du vélo, marcher ou courir.
Chaque été, le prix de l’essence monte. Les zones de construction
se multiplient comme un virus. Les nids-de-poule obtiennent le sta-
tut de cratère.
De plus, le laissez-passer du transport en commun à Montréal est
parmi les plus économiques en Amérique du Nord.
Pourtant, les Montréalais continuent de s’enfermer dans leur
voitur